Affaires : un électrochoc efficace

Si la crise mondiale n’a pas épargné le pays, les réformes engagées apportent des réponses qui permettent au privé d’amorcer une dynamique de diversification et d’investissements.

Publié le 31 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Burkina : 2010, l’année de tous les enjeux

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Conjoncture morose pour l’économie burkinabè, crise mondiale oblige. « Elle s’est traduite par une chute des exportations de coton-fibre et des revenus des cotonculteurs », explique Idrissa Nassa, PDG de Coris Bank International et membre de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat (CCIA) du Burkina Faso. Le déclin de la production et les bas cours du coton au niveau mondial n’arrangeant rien, le rythme de croissance des exportations de coton-fibre a en effet chuté de 6,9 % en 2007 à 3,5 % en 2008. Un coup dur pour le solde de la balance des paiements, qui s’élevait à 12 millions de F CFA (18 300 euros) en 2008, contre 160 millions de F CFA (244 000 euros) en 2007. Coup dur également pour les recettes de l’État, dont la baisse a creusé le déficit budgétaire, passant de 4 % du produit intérieur brut en 2007 à 5,3 % en 2008. Et pas question de compter sur le secteur aurifère pour relancer la croissance, les difficultés rencontrées par les compagnies pour obtenir des financements retardant le lancement des projets miniers.

Le pays ne baisse pas les bras pour autant. Le 5 novembre dernier, la session inaugurale du Conseil présidentiel pour l’investissement (CPI) – une structure de réflexion composée d’une trentaine de personnalités du monde des affaires burkinabè – planchait sur les mécanismes et les stratégies à mettre en œuvre pour améliorer le climat des affaires, rendre effectifs les investissements et en améliorer le volume et la qualité.

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Les freins perdurent

Pour mener à bien leurs projets, les investisseurs peuvent déjà compter sur un bien meilleur cadre des affaires. Le coup d’envoi des réformes a été donné à la suite de la très mauvaise place du Burkina dans le rapport « Doing Business 2005 » de la Banque mondiale sur le climat des affaires. « Nous étions l’avant-dernier pays du classement et cela nous a donné à réfléchir », se souvient Clarisse Karama-Kiénou, responsable du Centre de formalités des entreprises (Cefore) et du Centre de facilitation des actes de construire (Cefac).

Logés au sein de la Maison de l’entreprise, qui propose des consultations et des formations aux opérateurs économiques, le Cefore et le Cefac ont permis de simplifier les procédures, d’abaisser les coûts et de raccourcir les délais de création d’entreprise ou d’obtention de permis de construire.

Afin de faciliter la vie aux PME-PMI, un fonds de garantie a été créé, la Société financière de garantie interbancaire du Burkina (Sofigib), des tribunaux de commerce ont été mis en place, et un Observatoire du climat des affaires verra bientôt le jour.

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Ces réformes ont permis au Burkina de se classer à la 6e place des pays réformateurs dans « Doing Business 2009 » et de remonter dans le rapport 2010, où il est classé 147e sur 183 pays et s’est même hissé au rang de premier pays réformateur de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Cependant, le climat des affaires reste freiné par le manque de financements à long terme, l’enclavement de certaines régions, le coût élevé de la fiscalité et des facteurs de production, en particulier de l’énergie. D’où la nécessité de développer l’hydroélectrique, le solaire et les biocarburants (voir p. 65), et d’étendre le réseau routier intérieur.

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