Les fortes têtes
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Burkina : 2010, l’année de tous les enjeux
« Dans ce parti, il y a trop de leaders et beaucoup d’ambitions », reconnaît un cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Du coup, la formation qui soutient Blaise Compaoré n’est pas si monolithique qu’il y paraît. Et la grande stabilité qui caractérise le pays doit aussi beaucoup au jeu permanent d’équilibre entre les « fortes têtes ». D’année en année, on retrouve le même personnel politique, mais pas toujours au même niveau. Parfois en hausse, soudainement en baisse, puis de nouveau en haut de l’affiche. Ce fut le cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Arsène Bongnessan Yé, qui a connu une traversée du désert avant de revenir, en 2009, sur le devant de la scène.
À l’inverse, 2009 aura été l’année de la disgrâce pour Salif Diallo, au moins en apparence. L’ancien ministre, qui a géré les dossiers les plus difficiles des quinze premières années de l’ère Compaoré, a jeté un pavé dans la mare, depuis sa nouvelle affectation à l’ambassade du Burkina à Vienne, en dénonçant la « patrimonialisation du pouvoir ». Une sortie suffisamment subversive pour qu’il se voie suspendu des instances dirigeantes du parti, lequel attend de lui, comme aux plus belles heures de la révolution, qu’il fasse « son autocritique ». L’autre trublion est Zéphirin Diabré, ancien ministre des Finances, ex-administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et actuel directeur du département Afrique d’Areva. Il a lancé l’an dernier un forum sur l’alternance, mobilisant une bonne partie de la société civile. Une initiative qui laisse penser que l’homme pourrait avoir des ambitions personnelles.
La politique est aussi l’art consommé de brouiller les pistes. Une disgrâce peut aussi bien cacher une future promotion et un coup de gueule être juste un test organisé en haut lieu pour en évaluer les conséquences. Au bout du compte, il n’y a qu’un décideur, le président Compaoré lui-même, qui, tout en laissant se jouer le match, reste l’ultime arbitre.
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Burkina : 2010, l’année de tous les enjeux
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