La nouvelle donne

Publié le 28 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

L’ascension de Seif el-Islam en tant que dauphin putatif renforce la tendance aux successions dynastiques qui se manifeste dans plusieurs pays voisins et amis. Mais elle ne peut qu’être diversement appréciée sur le plan des relations bilatérales, notamment dans les pays d’Afrique du Nord frontaliers.

Seif a, apparemment, des atomes crochus avec l’Algérie, où il s’est rendu l’été dernier pour informer le président, Abdelaziz Bouteflika, de ses projets, notamment avec les islamistes. Il en a moins avec l’Égypte du président Hosni Moubarak, réputé avoir un faible pour Mootassem, un habitué du Caire, où il a fait ses classes et où il entretient des amitiés avec des personnalités de haut niveau. Lorsqu’un ténor égyptien (Hamdi Kandil) de la chaîne de télévision Al-Libiya de Seif a critiqué, l’an dernier, la politique du raïs égyptien à l’égard de Gaza, celui-ci a obtenu du « Guide » qu’il ferme la station à Tripoli et l’envoie émettre d’Amman et de Londres, où elle se trouve toujours sous le nom d’Al-Moutawassat. Seif avait aussi des liens avec la Tunisie, où ses visites, fréquentes il y a quelques années, sont devenues, pour des raisons mystérieuses, de plus en plus espacées.

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L’accord qu’il a conclu avec les islamistes renforce la tendance réconciliatrice dans les pays de la région et affaiblit d’autant les tenants de l’éradication par la force. Les spécialistes occidentaux de la lutte antiterroriste se sont, en tout cas, penchés avec intérêt sur le nouveau « code du djihad » rédigé par les repentis libyens, surtout que le GILC, dont les dirigeants sont des anciens d’Afghanistan qui ont côtoyé Oussama Ben Laden, est réputé être un vivier important de recrutement pour Al-Qaïda. Aux yeux de Seif, cette réconciliation est un modèle et « une grande nouvelle, surtout pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ». Selon lui, il faut « empêcher ces gens [les extrémistes, NDLR] de tuer des innocents en Libye et en Algérie, et le meilleur moyen est de laisser ceux qui ont dirigé des activités terroristes dans le passé [comme ceux du GILC] de se montrer et de parler de leurs expériences. C’est là la meilleure arme contre le terrorisme dans le monde ».

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