La surprise du chef
La trêve de Noël tombe à point nommé. Après l’annulation de la réunion du Groupe international de contact (GIC), qui devait se dérouler le 17 décembre à Antananarivo, les différentes parties sont convenues de se retrouver seulement en janvier. Elles auront ainsi le temps de revoir leur stratégie et – les membres du GIC l’espèrent – de revenir à des positions plus modérées.
Signe d’apaisement : les délégations des trois mouvances opposées à Andry Rajoelina, bloquées durant dix jours à Maputo – puis à Johannesburg –, ont été autorisées à rentrer au pays le 18 décembre. L’interdiction d’entrée sur le territoire prononcée à leur encontre avait été présentée par le gouvernement comme une décision visant à « éviter d’éventuels troubles ». Pour les « exilés », elle s’apparentait à une mesure de rétorsion après l’annonce d’un accord entre les trois mouvances, le 8 décembre, au Mozambique.
Depuis cette date, le dialogue est rompu. Le président, qui juge « impossible de travailler avec les trois autres mouvances », agit unilatéralement. Le 16 décembre, il a surpris les observateurs en annonçant la tenue d’élections législatives le 20 mars prochain. « Le peuple doit décider », a-t-il lancé. « On est pris au dépourvu. Jusqu’à présent, on ne parlait pas de législatives, mais de présidentielle », note un diplomate.
Les autres mouvances s’opposent d’ores et déjà à la tenue du scrutin. « Nous ne pourrons pas y participer, car c’est contraire à l’esprit des accords de Maputo et d’Addis-Abeba », annonce Fetison Andrianirina, le bras droit de Ravalomanana. Prise de court par Rajoelina, la France – le seul pays à avoir officiellement réagi — a rappelé que « la tenue d’élections rapides ne pourra contribuer à une solution durable que si leur organisation offre des garanties suffisantes de transparence [et de] contrôle ».
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