Les « disparus » iraniens : enlèvements ou défections ?
Publié le 17 décembre 2009 Lecture : 1 minute.
Disparu, le 31 mai, à Médine, en Arabie saoudite, alors qu’il accomplissait une omra (petit pèlerinage), Shahram Amiri refait parler de lui. Manouchehr Motaki, chef de la diplomatie iranienne, a accusé Washington, le 8 décembre, de l’avoir enlevé. Son porte-parole, Ramin Mehmanparast, donne, dans la foulée, plus de détails : « Kidnappé par les services secrets saoudiens, Amiri a été livré aux États-Unis par Riyad. » Expert nucléaire, Amiri fait partie de la liste de onze Iraniens détenus aux États-Unis ou en Europe. Rendue publique, le 10 décembre, à Téhéran, cette liste comprend l’ancien vice-ministre de la Défense Ali Reza Asgari, qui n’a plus donné signe de vie depuis février 2007, alors qu’il se trouvait en villégiature en Turquie, ou encore l’homme d’affaires Amir Hossein Ardebili, disparu en Géorgie en septembre 2007.
Selon la presse iranienne, cinq autres ressortissants de la République islamique croupissent dans les geôles occidentales sans avoir été jugés. Les trois derniers de la liste seraient détenus « à l’instigation des États-Unis » en Europe : Mohsen Afrassiabi, un commerçant incarcéré en Allemagne ; Majid Kakavand, ingénieur en électronique, interpellé en France ; et Nasrollah Tajik, ancien ambassadeur d’Iran en Jordanie, arrêté en Grande-Bretagne. Selon Téhéran, Washington tente d’obtenir leur extradition. Pour sa part, l’administration américaine dément ces informations, reconnaissant toutefois détenir l’homme d’affaires Amir Hossein Ardebili, poursuivi pour trafic d’armes au profit de l’Iran. Quant au disparu de Médine, les chancelleries occidentales accréditées à Riyad évoquent plus une défection qu’un enlèvement. Ce n’est pas la première fois que des soupçons de félonie pèsent sur des disparus iraniens, notamment sur Ali Reza Asgari.
