Traque aux niches fiscales
Sans prévenir, le gouvernement exige l’achat de visas en plus des titres de séjour pour les résidents étrangers.
Publié le 21 décembre 2009 Lecture : 1 minute.
Depuis la fin octobre, plusieurs ressortissants étrangers établis en Côte d’Ivoire ont eu en arrivant à Abidjan une mauvaise surprise : leur titre de séjour, soudainement, ne convenait plus. Il leur était désormais demandé un visa, à faire établir contre 20 000 F CFA (30 euros) après du ministère de l’Intérieur.
Ce visa est d’un an maximum, pour les personnes installées avant fin 2004, de trois mois maximum pour les autres. Cette disposition est parfaitement légale. En effet, depuis 1993, la loi oblige les détenteurs d’un permis de résidence provisoire à avoir également un visa. Elle n’a jamais été appliquée, d’autant que, depuis le début de la crise politique, il n’est plus du tout possible d’obtenir des permis de séjour autres que provisoires.
Sans prévenir, le ministère de l’Intérieur a décidé d’appliquer cette disposition causant de nombreux désagréments. Une demi-douzaine de personnes auraient même été refoulées à leur arrivée à l’aéroport d’Abidjan, de retour d’un voyage d’affaires ou de vacances.
Les chancelleries occidentales à Abidjan ont adressé plusieurs notes verbales au ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire pour une confirmation officielle. Il semble que la mesure ait été prise de façon unilatérale par le ministère de l’Intérieur.
« La Côte d’Ivoire est libre de faire appliquer ses lois, il faut cependant que cela se fasse dans les normes et dans un respect mutuel », commente un diplomate en poste à Abidjan. Après l’intervention de plusieurs chancelleries, le ministère de l’Intérieur aurait accepté de réviser ses consignes.
En revanche, l’augmentation du prix des visas de tourisme, elle, est bel et bien confirmée : 110 euros en décembre, contre 31 il y a encore quelques semaines. Le Trésor public aurait-il quelques soucis de fin d’année ?
