Angola : le MPLA fait son aggiornamento
Le parti majoritaire a pris de nouvelles dispositions pour assurer un peu plus de démocratie interne.
Plus de deux mille congressistes en tee-shirts et casquettes rouges, sagement assis en écoutant les discours des cadres du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) et des multiples délégations étrangères des partis « amis ». Voilà pour la photo de famille, un brin convenue, de la grand-messe du parti de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis trente ans, qui s’est tenue à Luanda du 7 au 10 décembre.
Personne n’ayant osé se présenter contre le président angolais, celui-ci a été réélu à la tête du MPLA, et le congrès n’a abordé aucune question de fond. Mais il s’est tout de même livré à une petite révolution interne. Pour faire place à la jeunesse, le comité central s’est élargi à 321 membres, contre 281 précédemment, dont 36 % de femmes. Et, surtout, de nouveaux statuts, plus démocratiques, ont été adoptés. Au prochain congrès, l’élection des cadres du parti sera ainsi totalement ouverte. Le comité central perd la haute main sur la « proposition » des candidatures soumises au vote des militants. Celles-ci pourront donc être multiples pour un même poste ! C’est un changement de paradigme pour un parti dont les structures étaient restées jusqu’à présent très staliniennes.
L’aggiornamento pourrait ne pas se limiter au parti. Un remaniement ministériel n’est pas exclu. C’est du moins dans ce sens qu’a été interprété, sur place, le discours d’ouverture de Dos Santos. « Nous ne devons pas pactiser avec la corruption ni avec le vol des biens de l’État ou du parti », a-t-il déclaré, faisant référence à un récent scandale de détournement au sein du ministère des Finances et de la Banque nationale d’Angola.
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