Les Japonais débarquent à Djibouti
Dans le cadre des opérations de lutte contre la piraterie, le Japon a déployé une force interarmes de 650 militaires à Djibouti et dans le golfe d’Aden. Pour l’instant hébergé par la base américaine de la Force militaire combinée pour la Corne d’Afrique (Africom), un détachement terrestre japonais de 150 hommes prépare la construction d’une base « en dur » dès 2010. Elle sera située près du Camp Lemonier, l’ancien camp légionnaire français repris par les Américains en 2003.
« La lutte contre la piraterie est une mission de longue haleine », explique le capitaine de corvette Keizo Kitagawa, chargé de la coordination du projet de base militaire. « La marine a besoin d’un appui au sol. »
La mer Rouge est le point de passage d’une grande partie des échanges commerciaux du Japon avec l’Europe : 10 % des navires en transit viennent du pays du Soleil-Levant. Mais ce déploiement de l’« armée d’autodéfense » japonaise hors du territoire national n’en constitue pas moins une rupture avec la « grande stratégie » japonaise, marquée par le pacifisme et la non-intervention extérieure des troupes.
La contribution du Japon aux opérations internationales en matière de sécurité et de défense était jusqu’à présent cantonnée au carnet de chèques – à l’exception de troupes non combattantes.
Grâce à cette opération de police du golfe d’Aden, l’opinion japonaise se familiarise avec l’idée que son armée peut être projetée hors du territoire. Et dans un contexte de réduction des budgets de défense analogue à celui que l’on connaît en Europe, il s’agit aussi de démontrer qu’une marine puissante peut être utile…
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