Ils vont tous se soigner au Maroc

ProfilAuteur_TshitengeLubabu

Publié le 18 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Article publié dans Jeune Afrique n°2553 du 13 au 19 décembre 2009

Entre l’optimisme affiché de son camp, les commentaires aseptisés des Marocains et ceux, équivoques, des Français, il est difficile de savoir dans quel état se trouve Moussa Dadis Camara. De tout cela, il se dégage quelques certitudes. Un : si le chef de la junte guinéenne a été conduit au Maroc, c’est parce que son état était préoccupant. Deux : l’opération qu’il a subie n’était pas anodine. Trois : son silence et le manque d’images ne sont pas pour rassurer. Quatre : nul ne sait encore quand il quittera le Maroc et s’il sera, un jour, en mesure de reprendre ses fonctions.

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Depuis plus d’une décennie, le royaume chérifien est devenu un havre médical pour certains dirigeants du continent, en disgrâce ou en exercice. Mobutu Sese Seko, l’ancien président zaïrois, est parmi les plus connus. Après sa chute, le 17 mai 1997, il se rend d’abord au Togo. Le 23, il arrive à Rabat. Deux raisons à cela : ses bonnes relations avec le roi Hassan II et son état de santé (il est rongé par un cancer de la prostate). Mais pour les Marocains, officiellement, Mobutu est accueilli « pour des raisons humanitaires » – c’est ce qu’on dit, aujourd’hui, à propos de Moussa Dadis Camara. Quelque temps après, l’ex-président subit une intervention chirurgicale à l’hôpital Avicenne, destinée à traiter des « complications hémorragiques graves ». Le 30 juin, il est transféré à l’hôpital militaire Mohammed-V. Très amoindri, il ne pèse plus que 40 kg. C’est là qu’il décédera, le 7 septembre 1997, un mois avant son 67e anniversaire.

Lansana Conté, le prédécesseur de Moussa Dadis Camara, miné par le diabète, est allé, lui aussi, se faire soigner à Rabat. C’était en 2003. En novembre 2008, Mamadou Tandja, le président nigérien, quitte Niamey sans crier gare. Ses compatriotes apprennent par la suite qu’il se trouve au Maroc pour des examens de santé. Une nouvelle vigoureusement démentie par la présidence. Officiellement, il s’agissait d’une « visite privée », de dix jours tout de même… Quant à Laurent Gbagbo, le président ivoirien, il a choisi la transparence. Après s’être absenté d’Abidjan, en août dernier, et avoir passé dix jours au Maroc, il a déclaré, à son retour, qu’il s’y était rendu pour un problème dentaire.

C’est également au Maroc qu’Édith Lucie Bongo Ondimba, l’ancienne première dame du Gabon, est décédée en mars dernier, après une longue hospitalisation. Son père, le président congolais Denis Sassou Nguesso, et son mari, Omar Bongo Ondimba, étaient à son chevet.

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