Adama Yalomba, l’homme-orchestre de Bamako

Publié le 8 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Moins connu à l’étranger qu’Amadou et Mariam, Adama Yalomba n’en a pas moins fait ses armes aux côtés de prestigieux compatriotes (Ali Farka Touré, Oumou Sangaré, Rokia Traoré, Salif Keita, Habib Koité…). Son morceau « M’bora » est alors un véritable tube au Mali. Depuis 2003, grâce à la compilation du Festival au désert, il se produit à l’étranger.

Multi-instrumentiste talentueux, Adama Yalomba sort son troisième album, Kassa. Un opus qu’il a peaufiné au studio Bogolan, à Bamako, enregistrant les uns après les autres les guitares, les deux n’gonis, les djembés et les percussions, puis les voix et les chœurs. Sans oublier, sur deux morceaux, la batterie. Au final, Kassa ressemble à une bande-son pop d’un Mali contemporain et métissé, ouvert sur le monde. Adama Yalomba y invite son « modèle » Cheick Tidiane Seck, Keziah Jones, le guitariste Nicolas Repac et le chanteur Piers Faccini. Et offre un disque intéressant à plus d’un titre.

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Kassa signifie « l’odeur » en bambara. « Il y a l’odeur de l’insalubrité, de la corruption et du gâchis, des gouvernements qui ne font pas leur travail, explique l’artiste. Mais il y a aussi de bonnes odeurs, et c’est le sens de la chanson. Kassa, c’est l’odeur du Mali, celle de Bamako, de ses hommes et de ses femmes, l’odeur que l’on garde en tête quand on est loin de chez soi. » Au fil de l’album, l’artiste aborde les questions du travail, de l’entraide et de la solidarité. Et lance même une note d’optimisme avec « Ça va aller ».

Nouvelle génération

C’est avec son père aujourd’hui disparu qu’Adama Yalomba a débuté. On retrouve sur Kassa sa femme, Awa, aux chœurs, et son frère Djadji à la guitare. Une certaine idée de la musique en famille : à Bamako, sa formation traditionnelle est composée de ses frères. En Europe, en revanche, c’est avec la rythmique de la chanteuse China Moses qu’il a constitué son groupe de tournée (le batteur Stéphane Bonvent a également apporté sa « patte » à l’album), renforcé de compatriotes exilés comme Amy D et Adama Daou.

À 35 ans, Adama Yalomba représente la nouvelle génération de musiciens maliens, qui sortent peu à peu de l’ombre de leurs glorieux aînés. « C’est un excellent musicien, mais aussi un vrai compositeur, apprécie Olivier Kaba, qui a enregistré l’album. Et il a une vraie aura sur scène. »

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