La solitude du tueur à gages

Renaud de Rochebrune

Publié le 8 décembre 2009 Lecture : 1 minute.

Décidément, Jim Jarmusch aime le personnage du tueur professionnel. Après Ghost Dog, où il dressait en 1999 le portrait d’un exécuteur trahi par ses commanditaires qu’incarnait un impressionnant Forest Whitaker, voilà qu’il réalise de nouveau, avec The Limits of Control, un film dont le héros omniprésent a pour métier de donner la mort. Le très marginal et très original réalisateur indépendant américain, révélé dans les années 1980 par des road movies aussi cool que burlesques comme Stranger Than Paradise, n’a pas pour autant abandonné son style très particulier pour passer au genre classique du thriller.

Dans The Limits of Control, le scénario n’est qu’un prétexte pour permettre au réalisateur de traiter sur un rythme très lent ses thèmes de prédilection. Des thèmes qui ont plus à voir avec une exploration de notre environnement culturel et du dérisoire de l’existence qu’avec la vie des malfrats et des assassins. Magistralement joué par l’Ivoirien Isaach de Bankolé, devenu l’un des acteurs préférés de Jarmusch, le tueur impassible et mutique passe son temps à rencontrer en Espagne des individus très bizarres – interprétés par de grands acteurs comme Tilda Swinton, Hiam Abbas, Alex Descas ou Bill Murray – qui lui tiennent des propos curieux devant le conduire petit à petit jusqu’à sa cible. Une balade étrange très bien filmée qui se regarde avec plaisir et amusement si l’on accepte d’entrer dans l’univers de Jarmusch. Déconseillé aux amateurs de polars purs et durs.

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