Marrakech : l’âge de raison

Cherchant à se démarquer des festivals à paillettes des Émirats, Marrakech mise sur les films d’auteur pour sa 9e édition, du 4 au 12 décembre.

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Publié le 7 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Les festivals de cinéma sont comme les enfants. En grandissant, ils gagnent en maturité, affirment leur personnalité et apprennent à prendre des risques. Les années précédentes, la presse a reproché au Festival international du film de Marrakech de privilégier les paillettes et les coups médiatiques à la qualité de la programmation cinématographique. Cette année, pour sa 9e édition, du 4 au 12 décembre, le festival de la Ville ocre semble vouloir éviter le piège.

Pour la sélection des films en compétition, les organisateurs ont fait le choix de la variété et de l’originalité. Sur 15 films, tous de nationalités différentes, 8 sont des premières œuvres. C’est notamment le cas du très attendu Heliopolis, du réalisateur égyptien Ahmad Abdellah. Déjà présenté au Festival du Caire, le film raconte les destins croisés de six habitants de la banlieue de la capitale égyptienne.

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De leurs voyages, du Mexique à l’Italie, en passant par la Corée, le Japon ou le Tadjikistan, les organisateurs ont rapporté dans leurs valises les œuvres d’auteurs souvent inconnus, mais dont l’univers est marqué par l’onirisme et la quête d’un ailleurs. Seul film marocain en lice, The Man Who Sold the World, des frères Swel et Imad Noury, se présente comme un film d’anticipation. À une époque indéterminée, dans une ville inconnue ravagée par la guerre, deux collègues de bureau rencontrent l’amour et sombrent dans la folie. Librement adapté d’Un cœur faible, de Dostoïevski, interprété par les Marocains Said Bey et Fehd Benchemsi, le film devrait attirer en masse le public marrakchi.

À l’affut des stars

La composition du jury, elle aussi, relève de choix pointus qui se sont plus orientés vers l’univers des films d’auteur que vers le cinéma commercial. Pour le présider, la fondation a choisi le réalisateur iranien Abbas Kiarostami (Palme d’or 1997 pour Le Goût de la cerise). À ses côtés : le Britannique Mike Figgis, réalisateur du très beau Leaving Las Vegas, le Français Christophe Honoré, qui avait enchanté avec ses Chansons d’amour et le réalisateur palestinien Elia Suleiman. Du côté des actrices, le choix s’est porté sur des comédiennes aguerries, dont la Française Fanny Ardant et l’égérie de Pedro Almodóvar, Marisa Paredes.

Cette année encore, la foule coincée derrière les grilles qui encerclent le Palais des congrès devrait être à l’affût des stars internationales. L’acteur Saïd Taghmaoui, dont le dernier film, GI Joe, a été présenté en avant-première mondiale à Casablanca, peut s’attendre à être assailli de demandes d’autographes par ses nombreux fans. C’est moins sûr pour les réalisateurs Jim Jarmusch et Emir Kusturica, ou pour l’acteur Christopher Walken, moins connus du grand public. Ils raviront néanmoins les cinéphiles qui auront la chance d’assister à l’une de leur master class.

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Après l’Égypte en 2007 et la Grande-Bretagne en 2008, le festival met cette année à l’honneur le cinéma asiatique, à travers des rétrospectives de films thaïlandais et coréens. Ces deux pays, qui ont su développer une industrie du cinéma solide et qui ont vu émerger ces dernières années des auteurs de talent, sont sans doute pour le Maroc des exemples à suivre. Placé sous le signe de l’exigence et de la qualité, la 9e édition du Festival de Marrakech s’apprête à célébrer le septième art et à ouvrir une parenthèse enchantée dans un monde en proie à la morosité.

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