L’Afrique du Sud, en route pour une deuxième centrale nucléaire

L’Afrique du Sud a affirmé son intention de poursuivre la construction d’une nouvelle centrale nucléaire. L’objectif visé : 9,6 gigawatts de production d’énergie nucléaire d’ici à 2030.

Le nucléaire ne représente qu’une part de 5% dans le mix énergétique de l’Afrique du Sud. DR

Le nucléaire ne représente qu’une part de 5% dans le mix énergétique de l’Afrique du Sud. DR

Publié le 13 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Depuis 2008, le pays doit faire face à une crise énergétique profonde. Les coupures de courant, fréquentes dans les grandes villes, ralentissent l’économie qui repose principalement sur l’extraction minière, très gourmande en électricité. Pour Malusi Gigaba, ministre des entreprises publiques cité par le site Ventures Africa, « l’Afrique du Sud ne peut atteindre ses objectifs en termes de développement économique et social sans énergie ». Eskom, l’opérateur et distributeur d’électricité en Afrique du Sud serait pressenti pour ce projet. Le pays veut augmenter sa production nucléaire totale à 9,6 gigawatts (GW) d’ici à 2030. À l’heure actuelle, le nucléaire ne représente qu’une part de 5% dans la production d’énergie du pays. L’Afrique du Sud ne possède qu’un seul site en fonctionnement, la centrale de Koeberg.

Le nucléaire, booster de croissance

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« Avec la construction de centrales électriques à charbon, les entreprises locales ont prouvé leur compétence. Il est désormais nécessaire que nos entreprises exportent des composants de centrales nucléaires. Cela obligera les industries locales à former des partenariats stratégiques internationaux. La construction de tels composants exige des normes très élevées et c’est un véritable défi à relever », développe Malusi Gigaba.

C’est aussi une façon de rendre le mix énergétique plus respectueux de l’environnement. En effet, Même si le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe reconnaît l’importance du charbon, dont le pays est richement doté, il a affirmé que, « à cause du charbon, l’Afrique du Sud était considéré comme l’un des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone au monde ».

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Inga, un potentiel hydroélectrique complémentaire

« La RD Congo, avec le projet hydraulique Inga, pourrait être déterminant pour le futur de l’énergie nucléaire dans notre pays », a également soutenu le ministre Malusi Gigaba. Le Grand Inga, avec un débit de 43 000 m3 par seconde, doit jouer un rôle essentiel d’électrification sur tout le continent. Selon une étude menée en 2011 par le français EDF et l’américain Aecom, ce nouvel ensemble permettrait d’atteindre la capacité de 42 000 mégawatts (MW), répondant ainsi aux besoins de la RD Congo, mais aussi de l’Afrique du Sud et de l’Égypte. D’une puissance de 4 800 MW, Inga 3 sera situé à proximité des deux barrages d’Inga 1 (350 MW à l’origine) et Inga 2 (1 424 MW), construits en 1973 et 1982 et gérés par la Société nationale d’électricité (Snel). Le coût de ces travaux : 27 milliards d’euros.

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Après plusieurs rencontres et tractations, la RD Congo et l’Afrique du Sud ont signé en avril 2013 un protocole d’accord pour la construction d’Inga 3, le premier des six barrages formant le complexe du Grand Inga. Selon le document signé, l’Afrique du Sud recevrait 2 500 MW d’Inga 3, le reste desservant en priorité le Katanga. Mias à terme, le gouvernement sud-africain espère que la construction d’une nouvelle centrale nucléaire permettra une réduction significative des émission de dioxyde de carbone ainsi qu’une stabilité de l’approvisionnement en électricité du pays.

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