La Cobac mise en cause

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 8 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

L’année 2009 aura été difficile pour la crédibilité de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), installée sous l’autorité de la Beac. La Cour de justice de la Cemac, basée à N’Djamena, vient de désavouer la Cobac, qui avait placé sous administration provisoire Amity Bank. L’organe juridique a ainsi remis en cause la mise à l’écart des investisseurs privés camerounais qui détenaient la banque et, du même coup, la décision de l’État camerounais et de la Cobac de céder début 2009 l’actif et le passif d’Amity Bank au groupe Banque Atlantique.

En juin dernier, c’était l’État équato-guinéen qui était condamné par la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada à verser 73 millions d’euros d’amende pour avoir empêché Commercial Bank de démarrer ses activités dans le pays. La Cobac avait pourtant donné sept ans plus tôt au groupe d’Yves Michel Fotso l’autorisation de s’installer à Malabo… Les décisions de la Cobac font-elles autorité ? La question mérite d’autant plus d’être posée que ni l’État camerounais ni celui de Guinée équatoriale n’envisageraient d’appliquer ces condamnations. Au sein de Commercial Bank, on est convaincu que la Cobac s’acharne sur le groupe parce qu’elle n’a pas digéré d’avoir été discréditée dans le conflit entre la banque et l’État équato-guinéen. Elle a placé Commercial Bank sous administration provisoire le 5 novembre dernier après avoir jugé de « l’absence de crédibilité » du plan de restructuration présenté par le groupe d’Yves Michel Fotso. Et alors même que ce dernier informait la Cobac, par un courrier du 30 septembre 2009, qu’il avait obtenu « l’assurance des plus hautes autorités gouvernementales camerounaises de la ferme volonté de l’État d’intervenir dans la restructuration de la Commercial Bank Cameroun, tant en apport de capital que dans la mise en place d’un prêt subordonné permettant de rétablir les équilibres fondamentaux de gestion » du groupe bancaire. Un appui ignoré par la Cobac. Mais pas par le ministère français de l’Économie, l’un des administrateurs de la Beac, et par la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, à Yaoundé, qui ont écrit à la Cobac pour manifester leur étonnement quant au fait qu’elle n’ait pas pris en compte le soutien de l’État Camerounais dans le règlement des difficultés de la banque. À suivre.

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