Innovation : la biotechnologie fait son nid

La survie des laboratoires est conditionnée, au niveau mondial, par leur capacité de recherche et développement. Et pour la financer, rien de tel que les partenariats.

Publié le 7 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Industrie pharmaceutique en Tunisie : comment faire la différence ?

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Si l’industrie pharmaceutique tunisienne veut conforter son essor, elle n’a d’autre choix que d’investir dans les activités de recherche et développement (R & D). Ces dernières sont encouragées par une défiscalisation importante, et diverses incitations ont été lancées pour le développement de produits issus de la biotechnologie à travers des partenariats entre laboratoires tunisiens et étrangers, la création d’unités de production off­shore et la création d’unités de R & D au sein des laboratoires. En outre, la part du PIB consacrée à la recherche est passée de 1 % en 1996 à 1,25 % en 2009, soit autant que la part réservée à la culture.C’est d’ailleurs bien de « culture » qu’il s’agit, fait remarquer le Pr Noureddine Bouzouaïa, PDG de la Biotechnopole de Sidi Thabet (près de Tunis), inaugurée fin 2008 et composée de l’Institut national de recherche et d’analyse physico-chimique (Inrap) et du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN). « Aux potentialités humaines et matérielles confirmées et reconnues, souligne-t-il, il est maintenant indispensable d’adjoindre une culture de financement de la R & D. »

Si la taille des laboratoires tunisiens rend difficile un engagement massif dans la recherche, ils doivent intégrer l’innovation à leur développement pour être concurrentiels, au même titre que leurs homologues du Brésil, de l’Inde ou de la Corée du Sud. Le secteur privé consacre 1 % de son chiffre d’affaires au financement de la recherche, ce qui représente 10 % à 15 % de l’effort de recherche national. L’objectif est que cette part atteigne 25 % en 2016.

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La biotechnologie appliquée à la santé est une niche porteuse aussi bien sur le plan de l’acquisition technologique qu’en termes d’image pour le pays. La recherche académique tunisienne compte déjà 75 laboratoires, 300 unités de recherche, 2 500 chercheurs et 3 000 enseignants-chercheurs dans le domaine des biotechnologies, et des filières spécialisées ont été créées. L’inter­action entre les laboratoires, via la Biotechnopole, doit permettre d’établir les synergies nécessaires à la diversification et au gain en valeur ajoutée de l’industrie pharmaceutique du pays. L’un des principaux objectifs est de favoriser le développement de produits biosimilaires (génériques issus de la biotechnologie), ainsi que de médicaments traditionnels améliorés (MTA).

Une nature encore inexplorée

La Biotechnopole se pose désormais en partenaire privilégié des laboratoires en matière de biobanque, de molécules biologiquement actives, de protéines thérapeutiques, sérums, anticorps et vaccins.

D’ores et déjà, deux vaccins – dont un antirabique pour lequel les laboratoires Mérieux ont manifesté leur intérêt – et trois sérums, brevetés par l’Institut Pasteur de Tunis, marquent l’entrée du pays dans l’ère de l’industrie pharmaceutique biotechnologique. Les partenariats engagés par la Biotechnopole favorisent la valorisation de la recherche, tel celui établi avec l’Institut des zones arides, l’Institut national des sciences et technologies de la mer de Tunisie et les laboratoires Pierre Fabre, pour approfondir l’approche des biomolécules issues de la flore et de la faune tunisienne.

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