Génériques : à qui profite la copie ?

Moins cher que son original, le médicament générique est tout bénéfice pour le patient et la Caisse nationale d’assurance maladie. De leur côté, les pharmaciens sont moins enthousiastes.

Publié le 7 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Industrie pharmaceutique en Tunisie : comment faire la différence ?

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L’industrie pharmaceutique tunisienne ne jure plus que par les génériques et elle a raison de le faire, puisqu’ils représentent désormais 47 % de la valeur des produits pharmaceutiques vendus dans le pays, soit près de 141 millions de dinars tunisiens (DT, 73 millions d’euros). Les achats de santé pour le consommateur tunisien, qui sont en moyenne de 70 DT par an et par habitant – les plus élevés des pays arabes et africains –, se trouvent ainsi réduits, sans que la qualité des traitements en pâtisse. Les génériques sont en effet soumis aux mêmes règles que les princeps, dont ils sont une copie exacte, également issue de la recherche. Le Laboratoire national de contrôle des médicaments (LNCM) impose un contrôle strict de ces génériques, qui doivent présenter la même composition en principes actifs et répondre aux mêmes critères de qualité, d’efficacité et d’innocuité que le princeps, le « génériqueur » étant astreint à soumettre un dossier complet, identifiant du produit.

Frilosité des officines

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Si les consommateurs en sont fans, les pharmaciens le sont moins. Abdelkrim Hamrouni, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens et président de l’Inter-ordre des pharmaciens maghrébins, explique que « les génériques créent un manque à gagner pour les officines, car la marge dégagée est très faible ». Une loi entrée en vigueur en mai 2008 autorise le pharmacien à substituer un princeps prescrit par son générique, mais ne l’y contraint pas. Et, comme on pouvait s’y attendre, les pharmaciens ont tendance à ne pas les proposer. Résultat : le réseau des officines n’écoule que 10 % des génériques consommés. Une commission a été saisie par les autorités pour étudier les moyens de remédier à ce problème.

Par ailleurs, une dérogation a été apportée au numerus clausus des pharmacies hors communes urbaines, qui devrait créer un nouveau marché pour les génériques. Toutefois, si l’on veut assurer la viabilité de ces nouvelles officines en milieu rural, il faut que ces dernières puissent élargir la gamme de produits destinés à la santé animale qu’elles distribueront et, donc, retirer aux vétérinaires l’autorisation de les vendre…

L’union fait la force

Le secteur est devenu si concurrentiel que les laboratoires qui le développent et le produisent ne profitent pas non plus tant que cela du générique : en effet, ce dernier représente un investissement lourd pour un laboratoire (en temps et en coûts de développement et d’attente d’autorisation), d’autant que le même princeps peut être copié par cinq ou six de ses concurrents… Une situation qui fait envisager la fusion ou le rachat des petites structures productrices par les laboratoires plus ­importants.

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En parallèle, les partenariats se développent et les investisseurs étrangers sont loin d’être indifférents à la production tunisienne, qu’elle soit offshore ou onshore. C’est ainsi que les laboratoires Pierre Fabre, en joint-venture avec la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (Siphat), ont lancé une unité de production, tout comme BMS-Upsa. Anticipant sur une future saturation du marché, les laboratoires tunisiens se tournent déjà vers le développement de biosimilaires, des génériques issus de la biotechnologie. 

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