Chavez sur les traces de… Henry Ford
Qu’est-ce qu’une « voiture anticapitaliste » ? Demandez au président vénézuélien Hugo Chávez. Depuis trois ans, la République « bolivarienne », associée à sa consœur islamique d’Iran au sein d’un joint-venture, produit dans l’usine Venirauto de Maracay, à 80 km de Caracas, des véhicules libérés, paraît-il, du « joug capitaliste ».
Les deux modèles actuellement fabriqués, la Turpial et la Centauro, sont pourtant, selon l’hebdomadaire britannique The Economist, très inspirés de la Ford Festiva et de la 405 Peugeot, dont la contribution à la lutte anti-impérialiste est toujours restée discrète. Par ailleurs, les salariés de Venirauto ont tendance à trouver un peu rudes les principes de la « production socialiste » (absence de convention collective, faibles salaires, conditions de sécurité médiocres, interdiction des syndicats, etc.) et ont cessé le travail ces jours-ci. Mais c’est sans doute ce qui explique que la Turpial et la Centauro, qui utilisent le gaz naturel comme carburant, soient 50 % moins chères que leurs concurrentes capitalistes.
L’usine Venirauto est théoriquement capable de fabriquer 25 000 véhicules par an, mais elle n’en produit réellement guère plus de 10 000. L’entreprise ne dispose pas pour l’instant de réseau de distribution et ne propose à ses clients aucune possibilité de crédit. Incurablement optimiste, Chávez ne désespère pourtant pas de faire un jour de son pays un exportateur automobile.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- De Yaoundé à l’Extrême-Nord : voyage sur les routes de l’impossible
- En Guinée, Mamadi Doumbouya élevé au grade de général d’armée
- Au Kenya, l’entourage très soudé de William Ruto