Bemba reste derrière les barreaux

Aucun pays n’a voulu accueillir l’opposant congolais accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Centrafrique. Il restera donc en prison.

Publié le 7 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Assis derrière deux de ses avocats, Jean-Pierre Bemba écoute la juge de la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI). Comme pour toutes les audiences publiques depuis son transfert à La Haye, en juillet 2008, il porte un costume-cravate. Et comme toujours, son large visage reste quasi impassible. Seules de rares grimaces indiquent sa nervosité.

Nous sommes le 2 décembre, le patron du Mouvement de libération du Congo (MLC) attend de savoir s’il bénéficiera d’une liberté provisoire. La nouvelle est annoncée dès le début de l’audience : c’est non. Bemba restera derrière les barreaux jusqu’à l’ouverture de son procès, le 27 avril 2010, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

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En août dernier, la chambre préliminaire avait décidé l’élargissement temporaire de Jean-Pierre Bemba. Ses arguments : le patron du MLC est un prisonnier modèle. Il ne se soustraira pas à la justice et ne se comportera pas en criminel. La preuve : aux obsèques de son père, auxquelles il a été autorisé à assister à Bruxelles en juillet dernier, aucun incident n’a été déploré. Mais le procureur Luis Moreno-Ocampo avait fait appel de la décision des juges, ainsi suspendue. Le 2 décembre, la chambre d’appel lui a donné raison.

Pour elle, la longueur de la peine encourue par Bemba peut l’inciter à se soustraire à la justice. Et sa situation financière peut l’y aider. Mais le plus gros problème, c’est le pays d’accueil. La chambre préliminaire a rendu sa décision avant même d’avoir trouvé un pays membre de la CPI prêt à héberger Bemba, ont souligné les juges le 2 décembre. Six États ont été sollicités : la Belgique, la France, l’Afrique du Sud, l’Italie, le Portugal et l’Allemagne. Aucun n’a répondu favorablement.

Tous les 120 jours, la Cour examine si la détention de l’accusé se justifie. Les avocats de Bemba nourrissent encore l’espoir que l’Italie, le Portugal ou la Belgique revoient leur position. « Son sort n’est pas scellé », dit Me Aimé Kilolo. Mais qui prendra le risque diplomatique d’accueillir le premier opposant congolais ? Ses chances sont minces. Comme celles de le voir candidat à la présidentielle en 2011. De quoi éveiller les ambitions dans son propre parti. 

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