La guerre des ports
L’Afrique centrale à l’heure des choix
Entre Pointe-Noire (République du Congo) et Kribi (Cameroun), il pourrait y avoir match. Contrairement aux apparences…
Jusqu’à aujourd’hui, le principal port camerounais (Douala) est obligé de concéder une partie de son trafic à son rival congolais. Empêchés par l’étroitesse du chenal du port et son faible tirant d’eau, les navires de plus de 15 000 tonnes sont transbordés à Pointe-Noire. Les cargaisons sont ensuite chargées sur des bateaux plus petits, capables d’emprunter le passage ensablé menant aux quais de la capitale économique camerounaise. Grâce à ses atouts, Pointe-Noire a signé, en 2008, un important contrat de concession avec Bolloré Africa Logistics (570 millions d’euros). Le Congo envisage même d’en faire un hub de transbordement ouvert à tout le golfe de Guinée.
Mais le Cameroun ne veut pas être en reste. Depuis 2008, il a donc lancé un projet de port en eau profonde, à Kribi (où le tirant d’eau est élevé), pour un coût estimé à 457 millions d’euros. À terme, ses quatre terminaux devraient pouvoir rivaliser avec ceux de Pointe-Noire.
Les travaux n’en sont qu’au stade des études, mais on se perd déjà en conjectures. Lequel des deux ports aura la suprématie sur les routes maritimes de la façade atlantique ? D’ici à l’arrivée, prévue fin 2013, du premier navire de commerce sur les quais de Kribi, la « guerre des ports » aura eu le temps de faire rage. Et c’est sans compter les Gabonais, qui pourraient eux aussi se décider à réactiver leur projet de port en eau profonde à Mayumba…
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