France-Egypte : On en fait tout un roman !
Le retrait de certains livres, parmis 500 000 offerts par la Bibliothèque nationale de France (BNF) à la bibliothèque d’Alexandrie, fait polémique.
Un beau geste… et un début de polémique. Fin novembre, en présence de Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture, un conteneur chargé de 35 000 livres a été hissé à bord d’un navire et a quitté le port de Marseille, direction l’Égypte. Au total, la Bibliothèque nationale de France (BNF) a offert quelque 500 000 ouvrages à la Bibliothèque d’Alexandrie, qui, en contrepartie, créera un centre de ressources consacré à la littérature francophone.
Ce don exceptionnel représente la totalité de la production éditoriale de l’Hexagone entre 1996 et 2006. Enfin, pas tout à fait la totalité. Sur son blog, La République des livres, l’écrivain et journaliste français Pierre Assouline affirme que « les autorités égyptiennes ont refusé tout ce qu’elles considéraient comme « pornographique » ! Elles ont exigé un tri préalable, si l’on en croit un compte rendu interne de la réunion hebdomadaire de la direction des collections […], en date du 23 septembre dernier. »
À la BNF, Gérald Grunberg, le délégué aux relations internationales, dément toute intervention de l’Égypte : « Moins de trois cents ouvrages ont été retirés de l’ensemble, et pas du tout à la demande des autorités égyptiennes. La BNF n’a jamais inclus dans ses dons les productions à caractère pornographique destinées aux sex-shops. Elle ne l’aurait pas fait, même s’il s’était agi d’offrir des livres à la Norvège. » Assouline, lui, maintient : « La BNF ne semble pas avoir remarqué que ma source d’information n’est autre que… la BNF, puisque je cite un compte rendu interne. » Reste à savoir quels livres seront choisis pour être présentés au public, à Alexandrie, dans les 11 km de linéaires que représente le don français. En la matière, l’Égypte est souveraine.
