Lettre à Cheikh Modibo Diarra
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Monsieur le conseiller spécial, chargé de mission du président de la République gabonaise, vous avez choisi de passer de l’autre côté du miroir en traversant la frontière qui sépare le commentateur de l’acteur. Faites attention, néanmoins, à ne pas devenir une caricature de « l’expert du prince » et à ne pas perdre de crédit. Car celui d’un intellectuel repose sur son indépendance. En vous affiliant avec celui qui gouverne désormais le Gabon, le soupçon de courtisanerie, ou d’arrivisme maquillé en expertise, vous guette. Même si le choix d’Ali Bongo n’a en soi rien de condamnable. À maints égards, vous avez plus d’affinités avec lui qu’avec la plupart des opposants.
Vous avez saisi la vacuité de l’opposition. L’élection présidentielle a vu aussi bien la déconfiture de tous les spécialistes des prévisions que celle des candidats qui voulaient faire croire à l’opinion publique qu’ils pouvaient – en quarante-cinq jours – troquer la robe de Raspoutine pour la tunique de Robin des bois. Bien entendu, bardés de diplômes et de suffisance, ils ont fait fi de la realpolitik. Vous avez vu le résultat. Quoi qu’il en soit, restez un serviteur digne de l’État, favorable à l’ordre juste, et gardez-vous des conduites de « pompier pyromane » propres à certains politiciens. Bon courage.
Patrice Moundounga Mouity, politologue, Bordeaux, France
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