Courrier des lecteurs

Publié le 1 décembre 2009 Lecture : 5 minutes.

Déçu par « les Berbères »

– Lecteur assidu de J.A., j’ai été déçu par l’article « Ce que veulent les Berbères » (J.A. no 2549). Je trouve que l’article s’inscrit dans une vision coloniale, à savoir qu’il y avait des autochtones (les Berbères) et que les Arabes ont envahi leurs terres et imposé leur langue. La France au Maghreb jouait sur cette opposition Arabes/Berbères. Les Maghrébins dans leur immense majorité (90 %) sont des Berbères. Certains sont restés berbérophones, d’autres ont préféré s’arabiser tout en gardant leur culture d’origine. Je vous donne plusieurs exemples. Le nouvel an que l’on dit « berbère » et que l’on célèbre le 12 janvier de chaque année est beaucoup plus célébré dans l’Oranie que dans le reste de l’Algérie, alors que l’Oranie est totalement arabisée. Le couscous, la fantasia (sur chevaux berbères), les tapis, les habits et le burnous sont l’apanage de cette région. Vous réduisez la berbérité à sa seule dimension linguistique, faisant abstraction de sa dimension culturelle. Ce ne sont pas les Arabes qui ont imposé leur langue, sinon les Turcs (qui ont occupé le Maghreb bien plus longtemps que les Arabes à l’époque omeyyade – environ un siècle) auraient imposé la leur. Et ce que je regrette également, c’est votre sélection réductrice de dix figures berbères.

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Féthi Riah, Grande-Synthe, France

Réponse :

– Vos propos ne sont en rien contradictoires avec le contenu de notre article. Les dix figures berbères d’Algérie relèvent d’un choix qui, par définition, n’est pas exhaustif et demeure subjectif. Et nous avons voulu privilégier celles des différentes catégories de berbérophones, des Kabyles aux Chaouis en passant par les Mozabites. Quant à la proportion de Berbères par rapport à la population, nous avons cité d’éminents chercheurs, parmi lesquels Salem Chaker, que l’on pourrait difficilement contester. Enfin, notre démarche n’est évidemment pas d’opposer Arabes et Berbères. Il suffit de se reporter à notre conclusion : « Les Algériens se revendiquent désormais arabo-berbères » pour se convaincre que notre propos est très éloigné d’une quelconque « vision coloniale ».

Chérif Ouazani

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Congo : une voie sans issue ?

– Je m’étais interdit de réagir aux articles concernant le Congo-Brazzaville, le temps de laisser le président Sassou Nguesso mettre en œuvre son programme. Mais, à la suite de la lecture du « Vous & Nous » (no 2549, « Valoriser le travail agricole ») et de celle du « Prélude » de François Soudan au « Plus Congo Brazza » (JA no 2542), je n’ai pas résisté à la tentation de « briser » mon silence. Au Congo, comment peut-on valoriser le travail agricole lorsqu’une partie de la classe politique et les « élites » excellent dans l’achat de véhicules 4 x 4 au lieu d’investir dans des tracteurs et des moissonneuses-batteuses, indispensables pour la mise en valeur des terres arables ? Puisque la reconnaissance sociale passe par l’exhibition de signes extérieurs d’une richesse souvent acquise « à la vitesse TGV », comment donner à la jeunesse congolaise le goût du travail de la terre, qui nécessite de la patience ? Sans une « révolution » mentale venant du haut, aurais-je tort de penser que « le chemin d’avenir » cher au chef de l’État congolais n’est qu’une voie sans issue ?

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Patrick Tchicayat, Sevran, France

À nous deux, Washington DC !

– C’est avec un réel plaisir que j’ai découvert que J.A. m’avait retenu sur la liste des 100 personnalités les plus influentes de la diaspora africaine. Ce choix prouve le professionnalisme de vos journalistes, qui ont su traverser les frontières géographiques et linguistiques pour remarquer les efforts que je déploie depuis plus de cinq ans afin de me faire élire maire de Washington DC et d’apporter à cette capitale du monde les changements que mes concitoyens attendent. Je reviendrai vers vous pendant l’intense campagne qui précédera les élections du 24 novembre 2010 pour que vous portiez mes messages à mes concitoyens qui sont vos lecteurs, à l’Afrique et au monde.

Nestor Djonkam, Washington DC, États-Unis

Du grain pour le moulin afghan

– La guerre menée en Afghanistan est stupide, mais encore plus stupide est la façon de la mener. Nous ne savons pas à quelle école ont été formés les officiers qui mènent cette guerre, mais c’est d’une incohérence telle que dans cent ans ils en seront encore à demander du renfort. Aucune guerre contre le terrorisme ne peut se mener comme ils le font actuellement. Sachant que le terrorisme se développe au contact d’une armée de type classique, nous pouvons conclure que la guerre en Afghanistan est une guerre déjà perdue. Parce que toute armée qui combat le terrorisme hors de son giron d’origine est considérée comme une armée d’occupation, et ainsi combattue comme telle. Alors, demander du renfort, c’est comme donner du grain à moudre à un meunier.

Ossepe Eugène Dioulo, Abidjan, Treichville

Racket de la (libre) circulation

– J’ai eu l’insigne honneur d’aller, il y a quelques jours, à Abidjan par voie terrestre depuis le Bénin. Hélas ! Je me suis rendu compte que nous avions encore beaucoup à faire, non seulement par rapport aux objectifs des accords sur la libre circulation des personnes et des biens liant nos États membres de la Cedeao, mais également par rapport à nos mentalités et pratiques.

Bien que vous soyez détenteur de votre passeport ou de votre carte d’identité, les gardes-frontières vous contraignent à payer des montants considérables. Sinon vous n’obtenez pas de laissez-passer et votre passeport est confisqué… Le cachet est payant, vous dit-on. Depuis quand les gardes-frontières sont-ils devenus législateurs ?

Excellences, messieurs les présidents des pays de la Communauté, jusqu’à quand perdurera cet état de fait ? Ou bien est-ce normal ? Est-ce une fatalité ? Non ! Frères et sœurs, pères et mères de la Communauté, nous sommes capables de résoudre ce problème.

Lagrange Agnankpe Sinmenou, Cotonou, Bénin

Un prix Nobel mérité

– Certains ont accueilli l’attribution du prix Nobel de la paix à Obama avec indifférence et consternation. Cette attitude prouve que l’opinion a parfois la mémoire courte. La main tendue à l’Iran, les discours du Caire et d’Accra sont des actes significatifs de la volonté politique du président américain. Il a mis le paquet et a, en outre, usé de sagesse, de sa faculté d’écoute, de sa culture et de sa diplomatie. Dans son édito du J.A. no 2529, Béchir Ben Yahmed avait déjà souligné l’efficacité de l’effet Obama : « Khamenei s’est senti “en danger de paix”, comme Netanyahou. » L’attribution du prix Nobel de la paix 2009 n’est donc pas improvisée, cela vient de loin !

Paul Nibasenge N’Kodia, Paris, France

Précision

– Nous tenons à apporter les précisions suivantes au « Confidentiel » intitulé : « Algérie : les malheurs de Ziari » (J.A. 2549). Les salaires des députés du parti de l’Assemblée populaire nationale (APN) sont à leur disposition, pour être versés sur leurs comptes personnels comme l’exige la réglementation. C’est à titre dérogatoire et pour une durée limitée que ces salaires ont été versés sur le compte du parti, et cela à la demande des députés concernés. Cette dérogation étant caduque, l’administration doit leur reverser l’argent sur leurs comptes personnels, dès que les numéros de ces derniers lui auront été communiqués. Il n’y a eu et il ne peut y avoir aucun gel des salaires de la part de l’administration. Quant au recours au Conseil d’État, il a été suggéré par le président de l’APN lors d’une réunion du bureau du parti. Tout cela n’a aucune liaison avec une quelconque demande de dissolution de l’APN.

La direction de l’information de l’Assemblée populaire nationale, Alger, Algérie

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