Rotavirus : des vaccins pour l’espoir

(1) Professeur de pédiatrie à l’université de Dakar et chef de l’unité pédiatrique et néonatale à l’hôpital Abass-Ndao de Dakar (Sénégal) (2) Professeur spécialiste du rotavirus au Noguchi Memorial Institute for Medical Research du Ghana et président du groupe consultatif d’Afrique de l’Ouest sur le rotavirus.

Publié le 30 novembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Le rotavirus est source de grandes douleurs et constitue la principale cause de diarrhées aiguës dans le monde. Il tue plus d’un demi-million d’enfants chaque année et entraîne l’hospitalisation de millions d’autres. L’Afrique est particulièrement éprouvée par cette terrible maladie.

Jusqu’à présent, les parents n’avaient pas beaucoup de moyens pour protéger leurs enfants. Mais la situation est sur le point de changer. Les vaccins antirotavirus sont disponibles maintenant et deviendront bientôt accessibles pour tous les enfants du continent. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’approuver et de recommander leur utilisation. La vaccination est généralement reconnue comme étant l’une des interventions de santé publique les plus efficaces. En l’espèce, c’est la stratégie préventive la plus appropriée pour lutter contre les infections à rotavirus.

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C’est pourquoi la prochaine conférence sur cette maladie, qui aura lieu à Dakar, au Sénégal, le 3 décembre, est si importante. À cette occasion, nous allons examiner les mesures qui doivent être prises le plus rapidement possible pour garantir l’accès de nos enfants aux vaccins antirotavirus. Cette nouvelle initiative, entreprise avec le concours du groupe consultatif d’Afrique de l’Ouest sur le rotavirus et de la Société sénégalaise de pédiatrie, est un parfait exemple de la manière dont les Africains s’engagent dans le combat pour la sauvegarde de leurs enfants.

L’arrivée du vaccin antirotavirus modifie considérablement notre champ d’action. Prise en charge à temps, l’infection peut généralement être traitée grâce à des techniques de réhydratation relativement simples, comme l’administration par voie orale de solutés à base de sel et de sucre. Mais, malgré ce traitement simple, de nombreux enfants continuent de mourir de la maladie en Afrique de l’Ouest. C’est atroce pour une mère de perdre un enfant. Et c’est une injustice supplémentaire si un vaccin est disponible. Si les mères avaient la possibilité de faire vacciner leurs enfants contre les rotavirus, elles saisiraient rapidement cette chance.

Ainsi, tout en poursuivant nos efforts pour lutter contre les maladies diarrhéiques grâce à une meilleure hygiène et un accès accru à des thérapies de réhydratation, nous devons faire tout notre possible pour favoriser l’introduction de vaccins antirotavirus. À la suite d’essais cliniques parmi les plus importants jamais effectués, avec la participation de plus de 100 000 enfants à travers le monde, deux vaccins antirotavirus ont montré une bonne efficacité et sont désormais disponibles. On estime que, d’ici à 2025, 100 millions d’hospitalisations et de consultations dans les structures de santé seront possibles et que plus de 2,5 millions de décès d’enfants pourraient être évités grâce à la généralisation de l’immunisation contre le rotavirus.

Les pays d’Afrique de l’Ouest ont désormais l’occasion de faire des efforts concrets en vue de résorber complètement la maladie. La récente recommandation de l’OMS concernant l’utilisation mondiale de vaccins antirotavirus permet aux pays d’Afrique d’acheter les vaccins à un prix abordable, en partenariat avec les agences onusiennes et des bailleurs internationaux.

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La conférence du Sénégal nous rappelle notre devoir de sauver des vies d’enfants. Les représentants de nos gouvernements et de nos communautés locales doivent se mobiliser pour que soient introduits des vaccins antirotavirus dont le bénéfice pour nos populations est très largement prouvé. Une mise en place rapide de ces vaccins est indispensable. Il est de notre responsabilité de fournir aux enfants la protection nécessaire à leur survie. Agissons ensemble, tout de suite.

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