Boutique
Le grec apotéké signifiait « dépôt, magasin d’approvisionnement ». L’apothicaire, c’était l’homme qui tenait le magasin le plus utile, qui offrait les denrées indispensables à la vie : le sel, les médicaments, etc. Au sens restreint, on a l’apothicaire le plus célèbre de la littérature française, l’irritant M. Homais de Madame Bovary. Aux Pays-Bas, on dit toujours apotheek pour désigner la pharmacie.
En France et en Espagne, c’est une autre histoire. À force d’employer le mot, le a est tombé (eh oui, les mots s’usent !) et de potéké on est passé à boutique en français et à bodega en espagnol, qui signifie « cave à vin ».
Les courants commerciaux qui ont apporté le grec apotéké en Europe ont apporté la racine sémitique h-n-w au Maghreb : hanout en arabe, khanout en hébreu, khanautha en syriaque. L’ancien makhzen (entrepôt) a plus ou moins disparu… pour réapparaître en français, sous la forme « magasin ». Ça se complique ! Les Maghrébins vont faire leurs emplettes au hanout, c’est banal, ou à « la boutique », et c’est plus chic et… plus cher.
Un français chauvin pourrait donc soupirer : la boutique nous vient des Grecs, le magasin des Arabes. On n’est plus chez soi !
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Abidjan convoque le chargé d’affaires burkinabè sur fond d’accusations de déstabil...
- Bénin : comment le putsch contre Patrice Talon devait être financé
- Bénin : Olivier Boko, les sacs de billets et les accusations de complot contre Pat...
- Ce que le Burkina Faso reproche à Serge Mathurin Adou, journaliste ivoirien interp...
- Pourquoi Alassane Ouattara réunit personnellement les caciques du RHDP