Horizon dégagé pour 2010

Après un plongeon vertigineux fin 2008, l’économie des Seychelles refait lentement surface avec un programme efficace de réformes salué par le FMI.

Publié le 1 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

C’est peut-être un mal pour un bien. La situation de banqueroute évitée de justesse après l’intervention du Fonds monétaire international (FMI) a permis d’accélérer les réformes économiques de l’ancien État socialiste seychellois, aujourd’hui tourné vers l’économie de marché. « La mise en œuvre du programme est exemplaire », souligne l’institution, qui vient d’accorder début novembre un prêt sur trois ans de 30 millions de dollars aux autorités. Parmi les mesures, la maîtrise des dépenses publiques avec le départ volontaire de 10 % des fonctionnaires et la suppression des subventions généralisées aux produits de base.

En avril 2009, le Club de Paris avait annulé près de 45 % de la dette bilatérale des Seychelles, qui s’élevait à 163 millions de dollars. Et le FMI avait octroyé un premier prêt de 26 millions en novembre 2008 pour faire face au déclenchement de la crise financière, qui avait rendu extrêmement délicate la situation des pays les plus endettés. La dette extérieure des Seychelles s’élève à 1,472 milliard de dollars, soit 224 % de son produit intérieur brut (PIB).

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L’année 2009 devrait s’achever sur une croissance négative (- 5 %), mais les perspectives 2010 sont bonnes (+ 4 %). La monnaie se stabilise et l’inflation est repassée sous la barre des 10 %. De trois jours de devises nécessaires aux importations, la Banque centrale est passée à un mois et demi. « Nous sommes engagés sur la voie de la modernité », explique Claude Morel, ambassadeur des Seychelles en France.

Avec la crise, la filière touristique a évité le pire. Tout était pourtant mal engagé. Les Seychelles, qui ont accueilli 159 000 touristes en 2008, ont connu une baisse de la fréquentation de 18 % en mars 2009. « Nous avons l’image d’une destination pour les riches et les people, explique Alain Saint Ange, opérateur hôtelier et directeur du tourisme seychellois. Or nous avons des produits pour tous les budgets. Nous avons donc lancé une campagne sur le thème des Seychelles abordables. » Elle a enrayé la chute des visiteurs, avec une baisse de la fréquentation qui ne sera finalement « que » de 3 % sur l’année.

La menace pirate

Autre menace : la piraterie. Depuis le début de cette année, onze Seychellois ont été pris en otages par les pirates somaliens. Tous ont été relâchés depuis. « Ces attaques mettent en péril nos principaux secteurs d’activité, tels que la pêche et le tourisme, précise Claude Morel. Nous avons donc conclu des accords militaires avec l’Union européenne – dans le cadre de l’opération « ­Atalante » –, avec l’Otan, et avec des pays comme la France, le Royaume-Uni, l’Inde, la Chine et les États-Unis, afin de renforcer la sécurité et la surveillance dans notre zone économique exclusive. » Vingt-trois suspects somaliens ont récemment été capturés avant d’être relâchés par manque de preuve. Un signal néanmoins fort à l’intention des brigands des mers.

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