3 questions à…Moussa Mara
Maire de la commune IV de Bamako depuis juin 2008
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Quand l’Afrique réinvente ses villes
Jeune Afrique : Quelles sont les particularités de la ville de Bamako ?
Moussa Mara : Les problèmes sont les mêmes que dans beaucoup d’autres villes : assainissement, accès à l’eau, sécurité, emploi… Mais ils sont renforcés par le fait que l’urbanisation est ici très peu maîtrisée, l’État manquant d’autorité pour imposer les décisions. Bamako se distingue aussi par sa gouvernance, avec des prérogatives essentiellement détenues par le gouverneur du district, nommé par l’État, et les maires des six communes élus au suffrage universel direct, contrairement au maire central.
Comment s’organise le développement de la ville ?
Il s’articule autour de trois documents-cadres : le schéma directeur, le plan d’urbanisme sectoriel et le programme de développement communal. Pour le transport, il contient notamment la création d’un anneau périphérique autour de la ville et de deux lignes de tramway, grâce à l’appui de la ville de Strasbourg. Toutefois, avec un budget annuel limité à 16 milliards de F CFA [24,4 millions d’euros, ndlr], il est difficile de tout faire. C’est pourquoi nous souhaitons que l’État, conformément aux textes sur la décentralisation, transfère une partie des ressources vers les communes. C’est l’un des objectifs de l’Association des municipalités du Mali (AMM), dont je briguerai la présidence en décembre 2009.
Quelles sont vos priorités en tant que maire de la commune IV ?
Nos priorités vont vers l’assainissement, avec un projet de gestion des déchets solides pour lequel nous sommes en pourparlers avec la société française Veolia Environnement. Régler la question foncière est aussi essentiel, dans la mesure où plus de 7 000 familles se sont retrouvées sans logement à la suite de litiges sur les titres fonciers.
Nous comptons aussi augmenter les ressources de la commune à travers un emprunt bancaire de 500 millions de F CFA pour financer de nouvelles voies et la construction d’un complexe sportif. Du côté de la gouvernance, un conseil municipal public et des appels d’offres systématisés renforceront la transparence, de même qu’une charte des usagers permettra à chacun de connaître ses droits et obligations.
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Quand l’Afrique réinvente ses villes
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