Sidi Boumehdi : coopération en pleine action
Quand l’Afrique réinvente ses villes
Depuis dix-sept ans, dans la commune rurale de Sidi Boumehdi (4 800 habitants), près de Settat (à 125 km au sud de Casablanca), le maire, Mostafa Maataoui, réélu en juin dernier pour la troisième fois, s’active pour impulser une nouvelle dynamique de développement durable. La recette de cet agriculteur élu local : le partenariat et la coopération décentralisée.
En 1992, il a demandé et obtenu des pouvoirs publics un nouveau découpage territorial, qui a donné naissance à Sidi Boumehdi. « Mon objectif était de désenclaver les douars au nord de la commune mère, Beni Khloug », explique-t-il. Il lance alors un premier partenariat avec le centre régional de recherche agronomique de Settat et une ONG italienne, Cefa, pour un projet de développement intégré visant à introduire de nouvelles semences plus résistantes.
En octobre dernier, Sidi Boumehdi a signé deux nouvelles conventions de coopération. La première, avec l’ONG internationale Echos Communication, basée en Belgique, porte sur le « coaching territorial » : les deux partenaires vont organiser pendant trois ans, dans tout le royaume, des sessions de formation et d’accompagnement pédagogique. La seconde convention, signée avec la commune rurale de Fask, dans la région de Guelmin-Es Smara, dans le Sud marocain, porte sur la coopération en matière de gouvernance et de promotion de l’économie sociale et solidaire. « L’idée est de valoriser auprès de Fask nos expériences de coopération décentralisée. De son côté, Sidi Boumehdi peut apprendre de l’expérience agricole de cette commune située en zone aride », explique le maire.
Nouvelles exigences de développement
Selon lui, l’avenir ne se joue plus dans la céréaliculture, mais plutôt dans l’élevage ovin, la culture de plantes aromatiques, l’arboriculture et le tourisme vert. Un changement qu’il tente de faire passer auprès de ses administrés.
En dix ans, des changements, Sidi Boumehdi en a déjà connu plus d’un. La commune est presque totalement électrifiée, l’eau potable arrive dans les maisons. Des routes ont été construites. Son budget, financé à 95 % par la TVA, a été multiplié par quatre et atteint désormais 2 millions de dirhams (175 000 euros). Sur ce montant, 30 % vont aux infrastructures de base. Si pour l’alimentation en eau potable, par exemple, les canalisations primaires sont assurées par l’État et la région, les réseaux secondaire et tertiaire (adduction aux foyers et aux entreprises) sont à la charge de la commune. « Nous comptons sur un partenariat avec l’Office national de l’eau potable, sur l’octroi d’un crédit du Fonds d’équipement communal et sur la participation de la population », précise le maire.
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