Cambodge : les remords du bourreau Douch
Trente ans après la chute de la dictature, le procès de Kaing Guek Eav, alias « Douch », touche à sa fin. C’est le premier d’un ancien responsable khmer rouge. Le 25 novembre, après six mois d’audiences et plusieurs interruptions, les procureurs ont requis contre lui quarante ans de réclusion.
De 1975 à 1979, ces « révolutionnaires » soutenus par la Chine maoïste exterminèrent un cinquième de la population cambodgienne. Soit 1,7 million de personnes. Pour juger les responsables, l’ONU avait imaginé un tribunal international sur le modèle de ceux de l’ex-Yougoslavie ou du Rwanda, mais les dirigeants cambodgiens s’y sont opposés, nombre d’entre eux étant d’anciens Khmers rouges. Finalement, un tribunal international a bien été constitué, en 2003, mais il accorde une large place au droit cambodgien.
Douch (67 ans) est l’un des rares responsables khmers rouges encore vivants. Directeur du centre d’interrogatoire de Tuol Sleng (S-21), où 15 000 personnes, au moins, furent torturées puis exécutées, il a été inculpé en 2007 de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Contrairement à ses quatre coaccusés, qui seront jugés ultérieurement, il s’est déclaré « pétri de remords » devant « ces destructions d’une ampleur sidérante ». Mais il n’était, a-t-il expliqué, qu’un « rouage » de la machine à terreur. Un rouage, peut-être, mais, selon tous les témoignages, particulièrement enthousiaste. Verdict attendu début 2010.
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