France : quand la télé se porte pâle
« La diversité dans les médias ne progresse pas. Pis, elle régresse. » C’est ce qu’affirme tout de go le quatrième rapport annuel du Club Averroes, publié le 25 novembre. Fondée en 1997, cette association regroupe près de 400 professionnels des médias qui souhaitent promouvoir la diversité sur les chaînes françaises.
À en croire les auteurs du rapport, le bilan de l’année 2009 est particulièrement décevant. D’abord, parce que les chaînes ne se sont pas privées d’invoquer la crise économique pour se justifier de n’avoir pas embauché de nouvelles figures issues des minorités. Ensuite, parce que, malgré leurs beaux discours, les dirigeants des chaînes restent réfractaires à la diversité et sont même parfois « ouvertement racistes ».
Dans le classement des chaînes qui valorisent la diversité de la société française, Canal+ arrive une nouvelle fois en tête. Toutes ses émissions phares, comme Le Grand Journal ou La Matinale, comptent des journalistes issus des minorités. TF1, en revanche, semble avoir revu ses ambitions à la baisse. Si Harry Roselmack reste une valeur sûre, ses confrères antillais ou d’origine étrangère qui ont quitté la chaîne n’ont pas été remplacés depuis.
France Télévisions se voit attribuer le bonnet d’âne. « Plus les sujets sont sérieux, plus les présentateurs sont pâles », persifle le rapport, qui admet cependant que France 2 (comme TF1) a progressé dans le domaine de la fiction, où les acteurs d’origine étrangère ne sont plus cantonnés à des seconds rôles clichés.
Globalement, ces piètres résultats sont aux antipodes des souhaits des Français : selon un sondage CSA de mars dernier, 87 % d’entre eux estiment que la télévision « a un rôle prioritaire » à jouer dans la lutte contre les préjugés et les discriminations.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- De Yaoundé à l’Extrême-Nord : voyage sur les routes de l’impossible
- En Guinée, Mamadi Doumbouya élevé au grade de général d’armée
- Au Kenya, l’entourage très soudé de William Ruto