28 septembre : trois enquêteurs à Conakry
Il a fallu plus d’un mois pour que Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU, se décide à envoyer à Conakry une commission d’enquête sur les massacres du 28 septembre dernier. C’est en effet le 30 octobre qu’il a dévoilé le nom des trois juristes africains chargés de déterminer les circonstances exactes des violences qui ont ensanglanté le stade de Conakry : l’Algérien Mohamed Bedjaoui, la Burundaise Françoise Ngendahayo Kayiramirwa et la Mauricienne Pramila Patten.
Ancien chef de la diplomatie algérienne, Bedjaoui fut également président de la Cour internationale de justice à La Haye (Pays-Bas). Ngendahayo Kayiramirwa a été plusieurs fois ministre, notamment des Droits de l’homme, au Burundi. Elle a également été conseillère auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, en Tanzanie. Quant à Patten, elle est avocate et auteure de nombreuses publications sur les violences faites aux femmes et sur les droits de l’enfant.
Après avoir reçu leur mandat, les trois juristes se sont envolés pour Genève, le 18 novembre, pour y rencontrer la responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme. Cette institution a mis à leur disposition une équipe d’une quarantaine de personnes. Leur tâche s’annonce difficile : ils n’ont que dix jours pour mener à bien leur enquête (25 novembre-4 décembre), et dix autres pour rédiger un rapport que Ban Ki-Moon transmettra au Conseil de sécurité le 15 décembre.
Les membres de la commission doivent rencontrer les principaux acteurs de la vie politique guinéenne et, surtout, les témoins des événements du 28 septembre. Dadis Camara, le chef de la junte, et Kabiné Komara, le Premier ministre, se sont engagés par écrit à faciliter le travail des enquêteurs. « L’accès aux témoins et la protection de ces derniers font partie de cet engagement », souligne Mohamed Bedjaoui.
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