Tiko, l’empire démantelé de Ravalomanana
Tiko, le groupe de Marc Ravalomanana qui, avant la crise politique, détenait le quasi-monopole de l’importation et de la distribution des produits de première nécessité et s’était lancé dans d’autres secteurs, dont le BTP, est devenu en l’espace de quelques mois une coquille vide. La plupart de ses dirigeants se font discrets, ses douze usines ont fermé après les pillages du mois de janvier et les quelque 5 000 salariés du groupe, qui compte douze sociétés, sont au chômage.
Plusieurs plaintes ont été déposées contre cette firme dont les ramifications sont aussi floues que le chiffre d’affaires. Le gouvernement de la transition lui réclame 60 milliards d’ariarys (20,5 millions d’euros) d’impôts impayés. Trois sociétés dont l’État est actionnaire (la compagnie d’assurance Aro, la société de participation Sonapar et Air Madagascar) ont également engagé une procédure contre Tiko. Une chasse aux sorcières pas vraiment étonnante quand on sait que le principal grief des opposants à Ravalomanana était sa mainmise sur l’économie nationale. « Tiko n’a dû sa croissance qu’aux magouilles du président », estime un membre de la Haute Autorité de la transition. « Le président a érigé un mur entre les affaires d’État et sa société », rétorque une dirigeante du groupe.
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