Une nouvelle venue dans le secteur bancaire

Après un long processus démarré depuis 2004, c’est finalement en janvier 2010 que l’ex-Caisse d’épargne et des chèques postaux (CECP), transformée en Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), lancera ses activités de banque commerciale. Ses 700 000 clients constituent un atout. La nouvelle venue dans le secteur bancaire ivoirien, déjà bien chargé avec une vingtaine de groupes, ne veut pas jouer les figurants.

La CNCE proposera une gamme de produits dans le financement des micro-projets et se lancera aussi dans la bancassurance. La stratégie de développement prévoit à terme la création d’un holding qui gérera les activités connexes de transferts de fonds, d’immobilier social, d’infrastructures collectives et d’assurances. « Notre ambition est de nous appuyer sur nos 162 agences et bureaux de proximité existants pour créer des sociétés locales d’épargne (SLE) et des caisses régionales d’épargne (CRE), le tout chapeauté par la CNCE en tant que structure mère », confie un responsable.

Ceci marquera la naissance d’un puissant groupe financier décentralisé, estime-t-on au sein de l’établissement. Quatrième banque à capitaux publics après la Banque nationale d’investissement (BNI), la Versus Bank et la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA), la CNCE confirme avec son arrivée la volonté de l’État de renforcer sa présence sur le marché financier. « La vision du président Laurent Gbagbo est de constituer de grandes banques à capitaux publics capables de financer l’économie locale comme du temps du président Houphouët-Boigny », explique un proche du chef de l’État.

Pour atteindre cet objectif, l’État ivoirien ne lésine pas sur les moyens. Le capital de 25 milliards de F CFA est détenu entièrement par l’État. À moyen terme, il est envisagé de le porter à 30 milliards puis à 40 milliards de F CFA.