Arabie saoudite-Yémen : les Saoud, victimes collatérales
Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 1 minute.
Si le royaume des Saoud s’est retrouvé à plusieurs reprises impliqué dans un conflit armé, jamais son territoire n’était devenu un champ de bataille. C’est désormais le cas depuis le 5 novembre. L’armée wahhabite traque les houthistes, ces insurgés chiites yéménites se réclamant de l’ex-député de Saada, Abdelmalek al-Houthi, et dont plusieurs éléments se sont infiltrés dans le territoire du royaume pour fuir la répression du régime d’Ali Abdallah Saleh. F16 et Mirage contre kalachnikovs et lance-roquettes RPG. Une puissante armée n’est jamais sûre de l’emporter face à une guérilla déterminée, mais les inquiétudes sont ailleurs. Ce conflit bouleverse les fragiles équilibres internes de la famille royale et remet au goût du jour la question de la succession. Le monarque, Abdallah Ibn Abdelaziz, est âgé de 83 ans. Le prince hériter et ministre de la Défense, Sultan, 81 ans, atteint d’un mal incurable, vit une interminable convalescence au Maroc. Quant au troisième sur la liste établie par le Conseil de la famille régnante, le puissant ministre de l’Intérieur, Nayef, il a 78 ans et a déjà confié les affaires de sécurité, notamment la lutte contre Al-Qaïda, à son fils Mohamed.
Discrètement, les princes de la troisième génération pointent le bout de leur nez. La notion de clan, longtemps déterminante, n’est plus de mise. C’est à celui qui détient le plus d’influence. Deux catégories de prétendants se dégagent : les « sécurocrates » et les autres. Dans la première, Khaled Ibn Sultan, 60 ans, adjoint de son père à la Défense et commandant en chef des opérations contre les houthistes, Mitab Ibn Abdallah, 58 ans, fils du roi et patron de la Garde nationale, chargé de la protection des sites pétroliers, et Mohamed Ibn Nayef, 55 ans, chef de l’Antiterrorisme, cible d’une tentative d’attentat kamikaze en août 2009. Quant aux autres, il s’agit de l’homme d’affaires Al-Walid Ibn Talal et du magnat des médias Abdelaziz, fils de feu le roi Fahd.
