Israël-Palestine : en attendant 
le plan Obama

Malgré les protestations américaines, la colonisation israélienne se poursuit en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Mais Washington n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Publié le 22 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Not Zion (« vue sur Sion »), tel est le nom du complexe situé à Jérusalem-Est, à proximité du quartier arabe Jabal Moukabar. Outre quatre cents appartements, il comportera une synagogue, un centre culturel et même un palace cinq étoiles. De là, on pourra admirer les vestiges de la vieille ville de Jérusalem. Les travaux, qui devraient durer cinq ans, ont été inaugurés en grande pompe le 14 novembre. La veille, on a annoncé l’édification de neuf cents logements supplémentaires à Gilo, une colonie créée en 1971 à Jérusalem-Est. Pas moins de sept projets de même ampleur sont prévus. « Consternant », ont commenté d’une même voix les porte-parole de la Maison Blanche et de l’Union européenne (UE). Barack Obama lui-même est monté au créneau pour rappeler son hostilité de principe à la colonisation.

Les dirigeants israéliens n’en ont cure et confient volontiers que les protestations américaines ne sont que du cinéma. Les Palestiniens, quant à eux, sont au bout du rouleau. Mahmoud Abbas se dit toujours décidé à se retirer. Plus qu’une ingénieuse manœuvre, son initiative reflète une impuissance pathétique. Le président de l’Autorité palestinienne (AP) a tout misé sur un règlement par la négociation, quitte à perdre au passage une partie de son peuple et du territoire revendiqué (Gaza) sans rien obtenir en échange. En désespoir de cause, on agite autour de lui l’idée d’une « Déclaration unilatérale d’indépendance » dans le cadre de l’ONU. L’État palestinien bénéficierait d’un large soutien international et existerait sur le papier, mais sur le terrain ?

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À vrai dire, c’est Obama qui possède l’arme susceptible de convertir Benyamin Netanyahou à la paix. Comme l’évoque le Financial Times, il pourrait soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU un plan de paix qui ne manquerait pas de redresser la situation au Moyen-Orient à la faveur d’une solution négociée. Il serait basé sur les données que chacun connaît : les paramètres Clinton (2000), les accords de Taba (2000-2001) et l’initiative arabe (2002).

Bibi crâne, manœuvre et manipule, mais il sait que son pays ne peut se passer des États-Unis. Sur les 82 veto exercés depuis 1972 par le représentant de Washington au Conseil de sécurité, 29 ont épargné à Israël le vote de résolutions le condamnant pour ses actions dans les territoires occupés et 11 pour ses opérations au Liban. Et dans ces 40 veto, les Américains ont été les seuls à se ranger du côté de Tel-Aviv. La Maison Blanche continuera sans doute à ménager Israël pour ne pas subir les foudres de certains lobbies à Washington. Mais un éventuel plan Obama ferait à coup sûr l’effet d’une bombe.

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