Côte d’Ivoire : des grades pour tout le monde

L’annonce était attendue depuis plus de deux ans. Les anciens officiers rebelles sont finalement reconnus dans la nouvelle armée. À commencer par les généraux.

Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Il a choisi Mankono. C’est à l’occasion de sa visite officielle dans le nord du pays – toujours sous contrôle des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) – que Laurent Gbagbo a annoncé l’harmonisation des grades des ex-rebelles et de leurs statuts au sein des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI). « L’arlésienne » de la crise ivoirienne a donc été résolue par sept décrets passés le 17 novembre. « Rien ne pourra désormais gripper la machine de la sortie de crise. Nous pourrons aller vers des élections apaisées et sécurisées », a déclaré, euphorique, un conseiller du ministre de la Défense, Michel Amani N’Guessan.

En 2005, Guillaume Soro, alors secrétaire général des FN avant de devenir Premier ministre, avait distribué des grades à ses hommes en guise de récompense. Au sein des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), des soldats et des officiers avaient ainsi été propulsés commandants, lieutenants-colonels, colonels ou généraux.

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Depuis que les deux armées ont été regroupées, cette question des grades dits « grades Soro » continuait d’empoisonner la sortie de crise. L’accord politique signé à Ouagadougou prévoyait pourtant dès mars 2007 la reconnaissance sans condition des deux généraux des FAFN, Soumaïla Bakayoko et Michel Gueu, et celle des grades « à titre opérationnel » des dix commandants de zone (« comzones »), ainsi que les règles d’avancement des sous-officiers et des simples soldats. « Le président ne s’est pas précipité pour régler cette question afin de ne pas frustrer son propre camp, qui percevait la reconnaissance du statut des FN comme une prime à la rébellion. Il a fallu sensibiliser dans les casernes », explique un proche du chef de l’État ivoirien.

Selon les nouveaux décrets, Soumaïla Bakayoko et Michel Gueu deviennent donc généraux de brigade. Sont également harmonisés les grades des 400 déserteurs qui avaient rejoint la rébellion en septembre 2002. La question du statut des 600 ex-rebelles formés à Pretoria qui rejoindront la police et la gendarmerie nationale est réglée. Enfin, l’intégration dans la nouvelle armée des 4 000 civils qui avaient été incorporés par les ex-rebelles pendant la crise (ceux qu’on appelait « volontaires ») est actée.

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