Réchauffement climatique : la solution
Dans quelques semaines, toute l’humanité – ou du moins ses dirigeants – a rendez-vous à Copenhague pour affronter le problème du réchauffement climatique. (Curieux : tous ces gens-là vont se rendre en avion au Danemark, brûlant ainsi des tonnes de kérosène et aggravant du même coup le problème. Mais passons.)
Le pire, en effet, ce ne sont pas ces quelques centaines de scientifiques et d’hommes politiques, mais plutôt les milliards de Chinois, d’Indiens et de Nigérians enrichis qui vont se précipiter à Londres, Paris et Rome pour admirer les monuments d’ici à 2050. C’est dramatique. Mais tout n’est pas perdu car nous détenons la solution du problème.
C’est simple : il suffit de construire une tour Eiffel à Pékin. Rien de plus facile : les plans de l’ami Gustave existent toujours, et les Chinois produisent beaucoup de fer. C’est même trois ou quatre tours Eiffel (il faudra s’habituer à la voir au pluriel) qu’ils pourraient construire, à Pékin, Tianjin, Canton et Wuhan. Même chose pour l’Arc de triomphe, qui ne fait jamais que 55 mètres de hauteur. On pourrait en construire dix à Dubaï, un par quartier. On pourrait même en faire des kebabs avec cette flamme qui brûle tout le temps, sous la voûte, sans utilité apparente. Du coup, les Chinois restent chez eux à admirer la tour Eiffel à Pékin, et les Émiratis vont à Dubaï dîner sous l’Arc de triomphe. (Si vous considérez ce qui précède comme des élucubrations farfelues, je vous signale qu’il existe déjà deux répliques exactes de l’Arc de triomphe : une à Las Vegas, l’autre à Pyongyang.)
Rome se videra de tous ses touristes quand un traité international, adopté à Copenhague, obligera tous les pays du monde à construire leurs stades de football sur le modèle exact du Colisée, rendant celui-ci extrêmement banal. Il ne vaudra même plus le détour.
Vous protestez :
– Et La Joconde ? Tous ces Japonais qui brûlent des gallons de kérosène pour se bousculer devant La Joconde ?
Certes. Il y faut un peu d’imagination mais, là aussi, nous avons la solution. Il suffit de faire dix-neuf copies de La Joconde, de les introduire avec l’original dans un grand chapeau (nous sommes prêts à le fournir) et d’en sortir, au hasard, un exemplaire pour vingt musées éparpillés dans le monde – Moscou, Rio, Azemmour, Johannesburg, etc. Nul ne sachant où est l’original, chacun pourra imaginer qu’il le contemple à Moscou, Rio, etc., et restera chez soi au lieu d’encombrer les airs.
Vous me dites : « Et les p’tites femmes de Pigalle ? Tous ces touristes égrillards qui viennent à Paris voir les p’tites femmes de Pigalle ? » Rien de plus facile : y a qu’à réinventer la traite des Blanches. On exportera les vaillantes travailleuses de l’amour dans le monde entier. D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez fait récemment un tour à Pigalle, mais c’est plutôt la tour de Babel, on y trouve toutes les nationalités du monde. Il suffit de l’expliquer aux touristes. Pourquoi un citoyen de Lagos devrait-il claquer des milliers d’euros à venir s’encanailler sur la butte Montmartre si c’est pour y tomber sur sa cousine ?
Le problème est donc résolu. Espérons que, dans quelques semaines, à Copenhague, notre plan sera adopté.
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