Précision
Publié le 20 novembre 2009 Lecture : 1 minute.
Permettez-nous d’apporter un correctif quant à la citation attribuée au président du Rwanda, Paul Kagamé, dans la rubrique « Ils ont dit » (J.A. n° 2545). S’agissant des relations entre l’Afrique d’une part, la Chine et l’Occident d’autre part, le président n’a nullement établi de parallèle réducteur opposant des « Chinois qui apportent ce dont l’Afrique a besoin » aux Européens qui, eux, « posent davantage des questions, notamment sur les droits de l’homme ». Sans doute s’agit-il d’une erreur de traduction.
Répondant à un journaliste qui lui demandait si « le Rwanda regardait désormais vers l’est », le président a indiqué qu’en matière de partenariat économique l’intérêt bien compris du Rwanda lui imposait de regarder vers les quatre points cardinaux. Cette règle de diversification des partenaires prévaut d’ailleurs partout dans les échanges internationaux. Elle explique notamment l’attraction manifeste qu’exerce la Chine nouvelle sur les décideurs économiques de toutes les parties du monde, à commencer par ceux d’Occident. Pour ce qui est des droits de l’homme, de l’environnement et de la bonne gouvernance, le président a observé que, en un demi-siècle de partenariat privilégié avec les nations occidentales, le fait de conditionner leurs investissements à l’exigence de ces nobles principes n’a empêché ni guerres, ni régimes tyranniques, ni bilan médiocre de l’aide internationale un peu partout en Afrique. Une aide souvent préférée à l’investissement, au détriment du développement réel de notre continent. Comment ne pas s’interroger dès lors sur les raisons profondes de cet état de fait ? Une réponse possible est celle-ci : pour être couronnée de succès, l’exigence de démocratie, d’environnement sain et finalement de bonne gouvernance ne saurait servir de monnaie d’échange. Elle ne peut provenir que du sein des peuples africains eux-mêmes.
Louise Mushikiwabo, ministre chargée de l’Information, Kigali, Rwanda
