3 questions à… Jacques Courbin
Président du conseil d’administration de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna)
Transport aérien : l’Afrique, chantier à ciel ouvert
Jeune Afrique : Le crash de la Yemenia Airways du 30 juin dernier s’est produit dans une zone contrôlée par l’Asecna. Avez-vous, depuis, pris des mesures pour renforcer la sûreté de l’espace aérien sous votre responsabilité ?
Jacques Courbin : Aucune mesure spécifique n’a été prise après ce drame, pour la simple raison que nous fonctionnions déjà de façon optimale. Nous devons maintenir constamment notre vigilance car des vies en dépendent. Toutefois, nous avons effectué un test de validité de tous nos systèmes. L’objectif étant de nous assurer qu’il n’y a eu de défaillance à aucun niveau. L’Asecna n’a jamais été mise en cause dans ce drame. Nous avons fourni tous les éléments en notre possession à la commission d’enquête chargée d’éclaircir les circonstances de cet accident.
On a souvent reproché aux aéroports des pays membres de l’Asecna d’être défaillants en matière de sécurité. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Dans l’ensemble, tous les aéroports des États qui sont sous l’égide de l’Asecna fonctionnent suivant les mêmes paramètres que les grands aéroports européens comme Roissy-Charles-de-Gaulle par exemple. Les usagers qui prennent l’avion en Afrique doivent savoir qu’ils voyagent dans les mêmes conditions de sûreté que celles que l’on retrouve dans le monde entier. Car les exigences sont les mêmes partout. Et partout les règles de sécurité sont respectées. Néanmoins, il faut savoir que beaucoup d’aéroports africains souffrent de problèmes d’énergie liés à des coupures intempestives d’électricité qui peuvent altérer leur sécurité. Nous disposons de moyens techniques pour faire face à ces difficultés. Quant à l’état des pistes, il ne rentre pas dans nos compétences mais nous signalons aux autorités de l’aviation civile toute sorte de manquements lorsque nous en observons.
Âgée de cinquante ans, l’Asecna a-t-elle une politique de renouvellement de ses équipements ?
Les technologies évoluant rapidement, les équipements de contrôle de la navigation aérienne deviennent rapidement obsolètes. Pour les renouveler, nous opérons de lourds investissements quinquennaux. Notre prochain plan d’investissements s’élève à 190 milliards de F CFA, alors même que notre budget ne dépasse pas 150 milliards. Par ailleurs, nous mettons en œuvre des programmes de formation de nos équipes pour les remettre en permanence à niveau.
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Transport aérien : l’Afrique, chantier à ciel ouvert
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