Un budget de reprise
Misant sur une forte croissance de la production d’or noir, le gouvernement présente un budget record.
Plus de 2 800 milliards de F CFA, soit environ 4,3 milliards d’euros. C’est le montant du budget que prévoit la République du Congo pour 2010. Un chiffre record, en augmentation de 50 % par rapport à 2009. Pour atteindre cet objectif, Brazzaville mise essentiellement sur la hausse de la production pétrolière du pays d’ici à la fin de l’année. Le gouvernement a indiqué que la capitale devrait passer de 250 000 barils/jour (b/j) à près de 300 000 b/j en décembre, soit une augmentation de 20 %. Première ressource d’exportation du Congo, l’or noir couvre à lui seul près de 86 % des recettes du budget de l’État. En 2008, sous l’effet conjugué de la reprise de ce secteur au Congo et des niveaux élevés du cours du baril de brut, le pays a vu ses recettes progresser de 56 %, à plus de 2 400 milliards de F CFA (3,67 milliards d’euros). Cette année-là, le pétrole a coûté en moyenne 97 dollars le baril, selon l’Agence internationale pour l’Énergie (AIE). Mais, depuis, les cours ont baissé et la prudence est de mise sur les prévisions. Fin 2008, le Congo avait dans un premier temps fixé son budget 2009 à 2 373 milliards de F CFA (3,62 milliards d’euros) en tablant sur un prix élevé du baril de brut avant de le revoir à la baisse (1 402 milliards de F CFA, 2,14 milliards d’euros) avec un baril de brut à 44,43 dollars.
Les incertitudes sont encore grandes sur la demande
Le gouvernement a-t-il une fois de plus anticipé des prix élevés du pétrole dans son budget 2010 ? Il s’est gardé de communiquer là-dessus, préférant mettre en avant l’augmentation de la production. Selon Phénelope Semavoine, porte-parole de Total, le premier opérateur pétrolier dans ce pays, cette hausse sera surtout « le fait du champ offshore de Moho Bilondo, qui produira 90 000 b/j en 2010 ». Le groupe français détient 53,5 % de ce puits entré en production en 2008 et y a investi près de 1,5 milliard d’euros. Le Congo compte également sur la montée en puissance d’un autre champ offshore, dénommé Azurite, dont l’Américain Murphy Oil Corporation est le principal opérateur. Ce bloc situé en mer profonde a démarré le pompage de pétrole le 10 août et devrait atteindre dès l’année prochaine le niveau de 40 000 b/j.
« Les perspectives d’augmentation de la production pétrolière congolaise sont bien réelles », concède Philippe Hugon, analyste économique à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris. Toutefois, prévient-il, « une anticipation de la hausse du prix du pétrole ne serait justifiée qu’à moyen terme, dans deux ou trois ans. Elle serait imprudente dans le très court terme, car les incertitudes sur l’offre et la demande sont encore grandes. »
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