Au moins 93 milliards de dollars par an sinon rien

Publié le 17 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Allumer une ampoule électrique par personne et par jour pendant six heures. C’est ce que permet la consommation moyenne annuelle de 124 kW/h par habitant qu’autorise, à l’exception de l’Afrique du Sud, le continent. Un appel téléphonique international entre les pays d’Afrique coûte plus cher qu’un appel vers les États-Unis. L’importance du chemin de fer a diminué au cours des trente dernières années sur le continent. Un Africain sur trois se passe d’installation sanitaire. La productivité agricole est la plus faible du monde par manque d’infrastructures d’irrigation… La litanie des gabegies et de l’inefficacité des infrastructures en Afrique est connue et archi-connue. Elle n’avait jamais été chiffrée. La Banque mondiale (BM) l’a fait dans un rapport intitulé « Infrastructures africaines : une transformation impérative ». Le continent, y déplore-t-elle, « possède l’infrastructure la plus faible au monde, et pourtant, ironiquement, les Africains paient dans certains pays deux fois plus pour les services de base que les habitants d’autres régions du monde ». L’institution de Bretton Woods a ainsi calculé que « l’état déplorable des infrastructures dans l’Afrique subsaharienne [électricité, eau, routes, technologies de l’information et des communications] freine la croissance économique des pays de 2 % par an et limite jusqu’à 40 % la productivité des entreprises. Chaque année, le coût de l’inefficacité des installations et des services s’élève à 17 milliards de dollars. »

Pour que l’Afrique dispose d’infrastructures à la hauteur de ses besoins de développement pour la prochaine décennie, le rapport évalue à 93 milliards de dollars le montant des investissements annuels. Soit plus du double de l’estimation initiale ! Près de la moitié de cette somme sera nécessaire pour résoudre la crise d’approvisionnement en électricité qui entrave la croissance du continent. Cette enveloppe, qui représente 15 % du PIB africain, « est comparable aux investissements de la Chine en infrastructures au cours de la décennie », indique la BM. « Le rapport démontre qu’investir dans des fonds supplémentaires sans résoudre les inefficacités reviendrait à verser de l’eau dans un seau percé », a conclu Obiageli Ezekwesili, la vice-présidente de la BM pour l’Afrique.

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