Business, lobbies et politique…

Publié le 17 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Histoire de famille. « C’est Laurent Gbagbo qui a ouvert en grand les portes de l’économie ivoirienne aux intérêts israéliens », lance un patron d’Abidjan. Si les premiers pas des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays remontent au temps de Félix Houphouët-Boigny, c’est bien sous l’impulsion de l’actuel chef de l’État que le phénomène a pris une tout autre dimension. C’est au cours de la crise politico-militaire de 2002 que Laurent Gbagbo s’est rapproché dans le domaine militaire des milieux d’affaires israéliens, qui lui ont délivré des conseils en matière de renseignement et fourni de l’armement. Signe de ces relations très étroites tissées par temps de crise, le président imposera aux forces de police ivoiriennes, dès son arrivée au pouvoir, de s’équiper d’armes automatiques Uzzi. Et lorsqu’il endosse les habits de chef de l’État, Laurent Gbagbo fait appel à des lobbyistes juifs liés aux Évangélistes prosionistes de Côte d’Ivoire pour restaurer l’image du pays sur la scène internationale, mais surtout « vendre » et crédibiliser la personnalité de l’hôte du palais présidentiel auprès de ses partenaires internationaux, plus que méfiants à son égard à cette époque. Le pasteur attitré du président, Moïse Koré, est ainsi très lié aux intérêts d’affaires israéliens et joue les go-between.

Aujourd’hui, toutes les entreprises israéliennes qui posent un pied en Côte d’Ivoire sont chaperonnées par le président de la République lui-même ou par ses proches au sein du FPI, le parti présidentiel. Très pieuse, comme son mari, et étroitement liée aux églises évangélistes du pays, Simone Gbagbo est sans doute l’une des personnalités les plus actives pour servir de tête de pont aux intérêts des entreprises de l’État hébreu. « Simone Gbagbo connaît toutes les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem comme sa poche », plaisante un habitué du Palais pour souligner l’intérêt de la première dame à l’égard d’Israël, sa culture et son business. Toutefois, quelques nuages assombrissent actuellement les relations entre les deux pays. Le gouvernement Netanyahou s’agace du renforcement des relations entre la Côte d’Ivoire et l’Iran, ainsi que le silence de Laurent Gbagbo face aux déclarations haineuses du président Mahmoud Ahmadinejad à l’encontre de l’État hébreu. Fin de la lune de miel ?

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