Les exportations s’emballent
Pour se faire une place sur les marchés étrangers, exploitants et industriels doivent intégrer les normes internationales. Certains sont passés à l’action.
Tunisie, (r)évolution verte
Des produits gorgés de soleil et de goût qui séduisent les marchés étrangers… Si l’accroche a de quoi convaincre, les exportations tunisiennes restent pourtant en deçà des quotas autorisés par l’Union européenne. Et Slim Skhiri, producteur de tomates séchées, fulmine : si les maraîchers qui l’approvisionnent étaient constants dans la qualité des tomates qu’ils fournissent, il pourrait tripler son chiffre d’affaires, entièrement réalisé à l’export vers l’UE. Excédé par la lenteur d’adaptation de certains agriculteurs, il songe même à créer sa propre exploitation.
La Tunisie est à même de fournir une large gamme de produits frais : fruits et légumes – précoces, tardifs, hors saison –, produits de la mer, plantes aromatiques et médicinales, etc. Comme l’huile d’olive (voir pp. 76-77), la transformation et le conditionnement leur font gagner en plus-value. Ainsi, Sun Antipasti, certifiée ISO 22000 depuis quatre ans, exporte de la tomate séchée, de la harissa et de la salade méchouia. Grâce à sa production semi-industrielle et à une stratégie commerciale originale, elle réalise 60 % de son chiffre d’affaires sur les réseaux de distribution français et italiens durant le mois de ramadan. Mais faute de labels, ces produits du terroir ne sont pas protégés de la concurrence étrangère.
Réactivité, adaptation et traçabilité
De son côté, l’agriculture biologique a le vent en poupe : elle a facturé 32 millions d’euros à l’export en 2008. Même si produire et vendre bio a un coût – notamment celui de la certification, qui représente un investissement lourd pour les petits producteurs –, la plus-value dégagée est motivante et les exploitants sont de plus en plus nombreux à franchir le pas.
L’adaptation aux marchés s’inscrit dans les objectifs de sécurité alimentaire et de développement durable, qui sont autant d’arguments de vente, notamment auprès des plus gros clients de la Tunisie dans l’agroalimentaire, dont l’Italie (42 %), l’Espagne (14 %) et la France (13 %). Améliorer les performances de l’export passe aussi par la création de plates-formes intermédiaires. À cet égard, la réforme des circuits de distribution des produits frais est en marche. Elle prévoit la réalisation d’un marché plate-forme sur le Grand Tunis, qui permettra de valoriser les produits nationaux, d’établir de nouvelles bases en matière de distribution et d’accorder toute l’attention requise à la qualité, au calibrage et à l’emballage. Traçabilité et transparence des transactions contribueront à la sécurité alimentaire, à réguler le marché intérieur et à donner de la visibilité à la qualité pour l’exportation.
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