L’autosuffisance dans la balance

Alors qu’elle semblait acquise, mauvaises récoltes et explosion des prix au niveau mondial ont remis la sécurité alimentaire au cœur des priorités.

Publié le 17 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Tunisie, (r)évolution verte

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Dès le lancement du XIe Plan de développement, en 2007, le gouvernement tunisien a remis l’autosuffisance alimentaire au cœur de ses priorités. Pourtant, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Tunisie est l’un des pays les mieux lotis de la zone Maghreb et Moyen-Orient, avec un taux de couverture globale des besoins alimentaires de quelque 80 %, un taux de prévalence de la sous-alimentation inférieur à 2 % et une consommation moyenne par personne de 3 280 kilocalories par jour (kcal/jour) – largement au-dessus de l’apport journalier recommandé, qui est de 2 000 à 2 500 kcal/jour.

Cependant, depuis 2006, sous l’effet de l’augmentation des prix des denrées de base, la balance commerciale agricole est nettement négative. La demande intérieure pour certains produits – céréales, viande, lait, pommes de terre, sucre – n’est pas entièrement couverte par la production nationale, sujette à des aléas climatiques qui ont induit des fluctuations quantitatives et qualitatives. Si les besoins en lait et viande sont couverts de manière quasi stable, bien que les coûts de production aient subi une nette augmentation, la Tunisie reste très dépendante concernant les céréales, qui représentent 40 % des importations alimentaires du pays. Une dépendance qui, ces deux dernières années, a pesé lourd dans le déficit de la balance agricole. D’autant que, dans le même temps, la valeur à l’export de certains produits phares, tels que l’huile d’olive, reculait.

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Les objectifs de sécurité alimentaire visent à augmenter les superficies allouées aux produits de base. En amont, il s’agit de renforcer l’économie rurale et d’assainir la situation foncière afin d’endiguer le morcellement des terres et d’encourager l’investissement en résolvant le problème des terres en indivision – sachant que l’accès aux crédits bancaires en serait d’autant plus facilité.

À la recherche du juste prix

En aval, la hausse du prix des intrants subie par certaines filières (lait, pommes de terre…) n’a pas été répercutée sur le prix de vente. D’où la difficulté pour les producteurs de garantir leur activité. Il est donc indispensable d’harmoniser les coûts à la production et les prix à la consommation. Sinon, l’intermédiation risque de porter un coup fatal à certains produits. De son côté, la production doit se redimensionner et se diversifier pour ajuster ses offres au marché. 

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