Meurtrier sans visage
Elle lui avait innocemment demandé si son fils de 3 ans pouvait utiliser la balançoire sur laquelle il avait pris place, dans un jardin public. Il l’avait grossièrement insultée : « islamiste », « terroriste », « salope »… Pharmacienne d’origine égyptienne établie en Allemagne, Marwa el-Sherbini (31 ans) portait le voile islamique et était enceinte de trois mois. Allemand de Russie immigré en République fédérale, il y a dix ans, Alex Wiens (28 ans) vouait une « haine féroce » aux musulmans. La première avait porté plainte pour « injures racistes » contre le second, qui, condamné à 780 euros d’amende, avait fait appel.
Et c’est lors du procès en appel, justement, que le drame a eu lieu, à Dresde, en juillet. Désespérant d’obtenir gain de cause, le forcené a soudain sorti de son sac à dos un grand couteau – dont on se demande comment il a pu l’introduire dans l’enceinte du tribunal –, frappé la jeune femme à seize reprises et grièvement blessé son mari, qui tentait de lui porter secours.
Du Caire – où les obsèques de Marwa ont été suivies de manifestations houleuses – à Téhéran, le meurtre de la « martyre du voile » a suscité colère et indignation. Le 11 novembre devant ce même tribunal de Dresde gardé par une petite armée de policiers, Alex Wiens, cagoulé comme pour cacher son infamie, a été condamné à une peine de réclusion criminelle à perpétuité et restera au minimum quinze ans en prison. L’ambassadeur d’Égypte s’est déclaré satisfait.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- De Yaoundé à l’Extrême-Nord : voyage sur les routes de l’impossible
- En Guinée, Mamadi Doumbouya élevé au grade de général d’armée
- Au Kenya, l’entourage très soudé de William Ruto