Quand les wahhabites s’en mêlent
En butte depuis le 11 août à une insurrection chiite inspirée par l’ex-député Abdelmalek al-Houthi, le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh a reçu un soutien militaire de poids. La puissante armée saoudienne est intervenue directement dans le conflit le 5 novembre. Dirigées par le général Khaled Ibn Sultan, vice-ministre de la Défense et fils du clan Soudeïri Sultan Ibn Abdelaziz, prince héritier et ministre de la Défense, les opérations impliquent l’aviation, l’artillerie et l’infanterie des Saoud. Motifs de cette intervention ? Les officiels du palais Al-Yamama, à Riyad, évoquent l’assassinat, début novembre, d’un garde frontière saoudien par des insurgés chiites ayant pénétré illégalement sur le territoire du royaume, et les liens présumés entre les militants de Houthi et les islamistes d’Al-Qaïda.
Abdelmalek al-Houthi récuse les deux accusations. Dans un communiqué diffusé le 12 novembre sur Internet, il dément la volonté de ses combattants d’exporter le conflit qui les oppose au gouvernement yéménite. S’agissant d’Al-Qaïda, il rappelle la haine qui habite l’organisation d’Oussama Ben Laden pour tout ce qui se rapporte aux chiites. Pour le leader des insurgés yéménites, l’hostilité des Saoudiens à l’égard de son mouvement s’explique par la rivalité géostratégique entre Riyad et Téhéran. « Nous n’avons aucun agenda international ni de tuteur régional. Notre seul objectif est de renverser la dictature de Sanaa. » Un argument qui laisse de marbre les Saoudiens. Khaled Ibn Sultan affirme que ses troupes mettront un terme à leur intervention quand les positions contrôlées par les insurgés seront repoussées à plusieurs dizaines de kilomètres des frontières du royaume.
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