Trois présidents pour une île

Publié le 17 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

C’est un texte « bancal », « fragile », mais « équitable », selon les différents négociateurs, qui est censé clore le chapitre de la crise politique à Madagascar. Conclu dans la nuit du 6 au 7 novembre, l’« acte additionnel d’Addis-Abeba, » qui vient compléter les accords de Maputo, est présenté comme le document qui scelle le consensus. Il pose néanmoins un certain nombre de questions.

« Ce texte n’est pas conçu pour engager des réformes, mais pour contenter tout le monde. On ne pouvait pas partir d’Addis-Abeba sans accord », confie un diplomate européen qui a assisté aux délicates négociations. Dans ce contexte, il n’est pas question de réformer. « L’objectif est de recourir aux élections le plus rapidement possible. »

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L’acte paraphé au siège de l’Union africaine par Andry Rajoelina et ses trois prédécesseurs, Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana, est « une bizarrerie institutionnelle », reconnaît l’un des médiateurs. Avec cet accord, Andry Rajoelina préserve son poste de président de la transition que lui contestait le clan Ravalomanana.

En contrepartie, il devra faire avec deux coprésidents, nommés par les mouvances Ravalomanana et Zafy, qui auront sensiblement les mêmes prérogatives. Le texte stipule en effet que « les actes du président (…) sont contresignés par les deux coprésidents ». Autrement dit, « si l’un des deux refuse de signer, la machine est bloquée », craint un observateur.

« Ces accords peuvent marcher si nous en faisons tous la même interprétation », veut croire Fetison Rakoto Andrianirina, le coprésident nommé par Ravalomanana. C’est mal parti : selon Rajoelina, Emmanuel Rakotovahiny (nommé par Zafy) et Fetison Rakoto Andrianirina ne sont rien d’autre que « des vice-présidents ». Eux ne le voient pas ainsi. « Nous sommes des présidents à part entière », soutient Fetison.

Du côté des médiateurs, on se veut optimiste. « On a senti à Addis-Abeba une réelle volonté de la part des responsables politiques de faire avancer les choses », dit l’un d’eux, qui évoque, en guise de preuve, le tête-à-tête inédit et impensable quelques heures plus tôt entre Rajoelina et Ravalomanana le 6 novembre – le premier du genre depuis le début des négociations. Tous les partis semblent s’accorder aussi sur la date de la présidentielle, qui devrait se tenir avant la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin prochain.

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