Hugues Ngouélondélé
Le maire de Brazzaville se bat pour faire disparaître les séquelles de la guerre.
Il a débarqué au rendez-vous fixé Porte d’Auteuil, non loin du siège de Jeune Afrique, avec un petit retard. Et s’est confondu en excuses. À 48 ans, sa carcasse de basketteur sanglée dans un imperméable en cuir noir, Hugues Ngouélondélé fait penser à ces sportifs retraités qui ont pris quelques kilos. Lui ne fait que commencer dans la discipline qu’il a choisie : la politique. Élu maire de Brazzaville depuis février 2003, il est aussi vice-président de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), qui a tenu son assemblée générale du 1er au 3 octobre dernier à Paris. Autour d’un déjeuner qui refroidit, il parle de son travail à la mairie.
Dès le début de son premier mandat, le jeune élu se bat pour faire disparaître les séquelles de la guerre civile congolaise. La réhabilitation du réseau routier de la ville ne pouvait pas non plus attendre. Au point que la commune a dû refaire des routes « sur fonds propres » confie-t-il. Encore heureux que, depuis 2006, une subvention spéciale de la présidence lui permette de réaliser des travaux de curage des caniveaux et d’autres ouvrages d’assainissement. Pour mieux transformer la ville, Hugues Ngouélondélé a bon espoir qu’on lui octroie « plus de moyens ».
Élu local, mais pas seulement.
En 2002 en effet, un an avant d’être porté à la tête de l’exécutif municipal de la première ville du Congo, cet ancien cadre de l’administration des douanes avait déjà emporté le siège de député de la deuxième circonscription de Moungali, une commune de la capitale. Pour autant le jeune député-maire ne s’offusque pas quand on le taquine sur cette ascension « météorique ». Né au cœur du pouvoir congolais, il semble s’être résigné à ce qu’on lui reproche d’être le fils de son père. Il est en effet l’aîné des enfants du général Emmanuel Ngouélondélé, ancien pilier du régime du président Denis Sassou Nguesso. De 1979 à 1992, cet homme à poigne dirigea notamment la Sécurité d’État et les Renseignements généraux. Brouillé avec le pouvoir, le général à la retraite a rejoint les rangs de l’opposition radicale. Disqualifié par son âge (72 ans), le dignitaire en rupture de ban n’a pu se porter candidat contre son ancien ami Sassou lors de la présidentielle de juillet dernier.
Le général ne désarme pas pour autant. Une chose est sûre, il ne pouvait pas compter sur son fils. Ce dernier était alors engagé dans la campagne du candidat Sassou Nguesso, dont il a, par ailleurs, épousé l’une des filles, Ninelle. L’opposant pouvait-il davantage compter sur celui de sa fille, Michèle Ngouélondélé, mariée elle aussi à un membre de la famille présidentielle, Edgar Nguesso ? Ce grand écart imposé par l’ancien militaire à ses proches aurait pu tourner au psychodrame familial, tant la campagne du père était virulente. « Je pense que la liberté d’expression n’est pas la liberté d’offenser », lui reproche son fils. Quoi qu’il en soit, relativise-t-il, « il restera toujours mon père ».
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