Yahya Jammeh boycotté
C’est ce qu’on appelle un rendez-vous manqué. Le débat à l’ordre du jour de la 46e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), consacrée à la relation de l’institution avec les ONG, risque de compter des absents de marque. La session s’est ouverte le 11 novembre, à Banjul, en l’absence de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de quatre autres organisations, qui ont décidé de boycotter l’événement organisé dans la capitale gambienne. Dans leur viseur : le président Yahya Jammeh.
Le 21 septembre, ce dernier aurait publiquement menacé de tuer ceux qui chercheraient à déstabiliser son gouvernement, parmi lesquels les défenseurs des droits de l’homme. En réaction, la CADHP, dont le siège se trouve à Banjul, avait adopté, le 11 octobre, une résolution « sur la détérioration de la situation des droits de l’homme » dans le pays. La commission y dénonçait « les poursuites judiciaires et les disparitions de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme » et demandait à l’Union africaine « d’examiner la possibilité de transférer » le secrétariat de la CADHP « au cas où la situation ne s’améliorerait pas ».
« On ne peut pas impunément se permettre de menacer les défenseurs des droits de l’homme, qui plus est quand on abrite l’instance chargée de veiller au respect des instruments africains de protection de ces droits », estime Souhayr Belhassen, la présidente de la FIDH, pour justifier la non-participation de son ONG à la session de la CADHP.
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