Victoire contestée

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Objectif atteint. Avec 191 députés sur 250, contre 160 précédemment, le Front de libération du Mozambique (Frelimo) contrôle plus des deux tiers de l’Assemblée.

Cette majorité absolue, obtenue lors des élections générales du 28 octobre dont les résultats ont été proclamés le 11 novembre, permet à l’ex-parti unique de modifier la Constitution à sa guise, dix-sept ans après qu’il a accepté le multipartisme.

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Les cadres du Frelimo enviaient les succès de leurs « frères » du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA). Dorénavant, ils pourraient être tentés, comme eux, de modifier les modalités de l’élection du chef de l’État (qui serait alors élu par les députés) ou de mettre fin à la limitation de son mandat à deux quinquennats consécutifs. Cela tombe bien : à l’issue de ces mêmes élections, Armando Guebuza, le leader du Frelimo, en entame un second grâce à un score sans appel de 75 %.

Son principal rival – et ennemi durant la guerre civile –, le dirigeant historique de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), Afonso Dhlakama, sort très affaibli du scrutin présidentiel. Son score est en chute libre : 16,5 % des suffrages, contre 31,7 % en 2004. Est-ce pour cela qu’il est allé jusqu’à menacer, dès l’annonce des résultats provisoires le 30 octobre, de « prendre le pouvoir par la force si des fraudes sont avérées ? » Aujourd’hui, il tempère son discours, se borne à parler de « vol électoral », et réclame un second tour.

Plus de 99 % de votants

« Il n’est pas normal que plus de 20 % des bulletins soient invalidés dans un seul bureau de vote ou qu’il y ait plus de 99 % de votants dans une circonscription ! » explique le chercheur britannique Joseph Hanlon. Mais, si les fraudes sont avérées, les irrégularités n’auraient toutefois pas été massives. Après vérification, la Renamo empoche 51 sièges, au lieu des 49 initialement comptabilisés.

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En réalité, à Dhlakama la jeunesse mozambicaine préfère Daviz Simango (voir J.A. n° 2545-2546), un transfuge de la Renamo qui a créé son propre parti, le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), en mars 2009. Malgré l’invalidation brutale de ses listes dans neuf circonscriptions sur treize, il fait une entrée remarquée à l’Assemblée, avec huit députés. Et dénonce, lui aussi, « les élections les plus frauduleuses de l’histoire du pays ».

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