Scandale BEAC : Mathias Dzon s’explique
L’affaire des détournements de fonds au bureau parisien de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) sera, on le sait, au cœur du prochain sommet des chefs d’État de la région, initialement prévu pour le 29 novembre à Bangui mais d’ores et déjà repoussé pour cause d’élection présidentielle, ce jour-là, en Guinée équatoriale.
Suite aux nouvelles informations publiées à ce sujet dans J.A. n° 2548, nous avons reçu de Mathias Dzon, ancien ministre congolais et ancien directeur national de la Beac, dont le nom est cité dans le dernier rapport d’enquête de la banque, une demande de précision dont nous publions ici l’essentiel.
« Le directeur national pour un pays, dans le système Beac, n’a strictement aucune compétence dans la gestion du Bureau extérieur de Paris, qui relève exclusivement du gouverneur de la Banque centrale et des services centraux basés à Yaoundé.
En tant que directeur national, je n’ai eu aucun ordre à donner aux services du Bureau extérieur à Paris. Je ne comprends pas comment j’aurais pu donner l’ordre à cette structure à Paris de remettre à ma fille ou alors de me faire délivrer à moi-même des chèques.
Par contre, si le Bureau extérieur a pu émettre un chèque de quelque montant que ce soit en faveur de ma fille ou de moi-même, il ne peut s’agir que d’une opération de mise à disposition initiée par l’agence de Brazzaville, préalablement autorisée par les services centraux et adossée à une provision constituée à la caisse de la banque de Brazzaville.
La direction nationale de Brazzaville et le Bureau extérieur doivent disposer de toutes les pièces justificatives qui permettent la réalisation de l’opération et sa prise en compte par le système comptable central de la banque. De cette façon, ma fille et moi-même, ne pouvons pas être bénéficiaires de chèques non causés, mais simplement nous nous sommes fait remettre des fonds qui nous appartenaient et qui avaient préalablement été déposés à la caisse à Brazzaville.
Le système des mises à disposition pratiqué par la Banque centrale dans les opérations inter-sièges s’apparente aux transactions de Western Union, ni plus, ni moins. C’est une pratique courante prévue dans les procédures. Beaucoup de cadres et agents ont eu recours à ce système.
Si des agents indélicats exerçant au Bureau extérieur usent de faux, cela ne me concerne nullement et encore moins ma fille, que cela soit entendu une fois pour toutes. »
NDLR : Nous n’avons fait, pour notre part, que citer, sans commentaire particulier et en nous entourant de précautions, le rapport d’enquête du contrôle interne de la Beac en date du 24 octobre 2009 (rapport qui a été publié depuis par la banque sur son site officiel) dans lequel figure, notamment, une « liste des bénéficiaires des chèques et virements frauduleux » (sic). Par ailleurs, nous n’avons pas, dans notre article, fait mention de la fille de M. Dzon – lequel doit donc, sur ce point, se tromper de destinataire.
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